Intervention de Catherine Osson

Séance en hémicycle du jeudi 4 mars 2021 à 15h00
Explosion de la pauvreté à la faveur de la pandémie de covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Osson :

Inévitablement, la crise sanitaire a eu des effets délétères sur le pays tout entier, mais surtout sur les plus modestes d'entre nous. Élue de Roubaix et de Wattrelos, j'ai une pensée pour toutes les familles qui, avec beaucoup de dignité et de combativité, affrontent chaque jour les terribles conséquences sociales de la pandémie.

J'évoquerai tout d'abord ces conséquences du point de vue de l'emploi car, dans notre pays, le travail fait partie des outils au service de l'émancipation. Au premier semestre 2020, 715 000 emplois ont été détruits, de nombreux Français ont connu des baisses d'activité liées au chômage partiel, en particulier les ouvriers – 54 % d'entre eux sont concernés – et les employés – 36 % – tandis que les cadres ont été plus épargnés – 26 % – , grâce au télétravail.

Du point de vue des revenus, ensuite, les effets et les faits sont sans appel. Au deuxième trimestre 2020, les ménages ont enregistré une perte de revenus de 2,7 %, la plus forte baisse depuis 1949. Cette dégradation est ressentie encore plus difficilement dans les foyers où les revenus étaient déjà faibles. Parmi les 10 % de ménages les plus pauvres, 35 % perçoivent une dégradation de leur situation financière, soit deux fois plus que les 10 % des ménages les plus aisés. La liste est longue, hélas ! Je n'évoquerai pas dans le détail les inégalités scolaires ou encore les difficultés particulières rencontrées par les familles monoparentales.

Face à cette situation, nous ne sommes pas restés attentistes : aide exceptionnelle de 100 euros en mai, à laquelle s'ajoutent les 150 euros supplémentaires par mois pour les bénéficiaires du RSA et pour les étudiants ou encore la majoration de 100 euros par enfant pour la prime de rentrée scolaire. Le Président de la République avait dit qu'il fallait protéger les Français « quoi qu'il en coûte ». C'est ce que nous avons fait. Aujourd'hui, demain, nous devons continuer sur cette voie. Notre système de solidarité a démontré qu'il était parmi les plus protecteurs de la planète.

Monsieur le ministre, ma question est relativement simple : pouvez-vous, dans un premier temps, nous assurer que l'État et la sécurité sociale resteront engagés en faveur des plus modestes aussi longtemps que cela sera nécessaire ? Enfin, dans une perspective de plus long terme, le Gouvernement a-t-il envisagé une réflexion sur les moyens d'endiguer les nouvelles formes de précarité, fussent-elles liées à l'emploi, à l'éducation, au logement ou à tous les autres champs de la politique publique ?

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