Hier j'étais à Bondy, avec mon collègue Alain Ramadier ici présent, aux côtés de centaines de jeunes et d'éducateurs qui rendaient hommage au jeune Aymen, 15 ans, lâchement assassiné devant une maison de quartier de la ville. Tous nous nous ont décrit une jeunesse en détresse psychologique et dit à quel point l'absence d'activités sportives et culturelles aggrave sa souffrance et ses difficultés. Les jeunes sont de véritables cocottes-minute, nous ont expliqué certains.
La situation en Seine-Saint-Denis nous inquiète déjà depuis longtemps, comme en témoigne le rapport intitulé « La République en échec » que nous avions rédigé avec notre collègue François Cornut-Gentille, mais elle s'aggrave avec la crise du covid-19. Dans son rapport, Marie-George Buffet décrit notamment l'état absolument dramatique dans lequel se trouvent actuellement la médecine scolaire et l'accompagnement psychologique à l'école.
Après la baisse de 15 % du nombre de médecins scolaires depuis 2013, il n'y a plus actuellement qu'un médecin pour quelque 13 000 élèves, et encore faut-il que les postes soient pourvus. Or, dans le département de Seine-Saint-Denis, la moitié des postes théoriques ne sont pas pourvus en médecins. Inutile de vous dire que dans mon département, comme dans beaucoup d'autres, il n'y a pas de médecins scolaires. Dans la plupart des cas, il n'y a pas non plus d'infirmières scolaires à plein temps. Il y a de moins en moins d'assistants sociaux et de suivis psychologiques.
Ce qui était inquiétant devient dramatique depuis le début de la crise du covid-19. À la lumière de cette crise et des manques criants qu'elle révèle, allez-vous engager un travail pour rétablir une médecine scolaire digne de ce nom dans notre pays ?