Je soutiens avec force cet amendement de mon collègue Dharréville. Vous manquez là une occasion historique de provoquer un effet vertueux : une telle mesure permettrait de relancer la consommation populaire, donc l'activité – ce que vous souhaitez.
Savez-vous quel est aujourd'hui le rapport entre le salaire le plus faible et le salaire le plus élevé au sein des entreprises du CAC 40 ? Il est en moyenne de 1 à 300 ! Cela veut dire que la personne qui se trouve au sommet de la hiérarchie gagne 300 fois ce que gagne la personne qui est à la base. On peut se demander s'il y a 300 fois plus d'efforts réalisés. Je ne dis pas que tout le monde doit être au même niveau de salaire, ni que la personne qui est au sommet de la hiérarchie doit gagner le même salaire que celle qui est en bas. En revanche, on peut s'interroger : est-ce que la personne qui est au sommet de la hiérarchie a 300 fois plus de besoins que celle qui est en bas ? Son activité représente-t-elle un effort si surhumain que cela nécessite qu'elle gagne 300 fois plus ? La personne qui gagne le SMIC, se lève chaque jour à cinq heures du matin, va en transports en commun amener ses gosses à l'école, puis au travail est-elle 300 fois moins méritante que la personne qui se trouve au sommet ?
Par ailleurs, M. Dharréville l'a bien dit : il ne s'agit pas de mettre en place un plafonnement des salaires. Le PDG qui voudra garder un très haut niveau de rémunération pourra le faire ; mais, pour respecter l'écart de 1 à 20, il devra augmenter les salaires des personnes qui se trouvent en bas de l'échelle. Cela aura un effet vertueux. Alors, allez-y, relancez l'activité – mais non, j'oubliais : vous courez après la Roumanie !