… pourquoi ne lancez-vous pas tout de suite une campagne de dépistage massif par autotest, qui, en fournissant des résultats immédiats, permettrait de casser les chaînes de transmission et de stopper l'épidémie dans les départements sous surveillance renforcée ?
Le dépistage massif est l'une de nos armes, mais son efficacité dépend de trois facteurs : son accessibilité, sa fréquence et la rapidité d'obtention des résultats. On estime que les campagnes effectuées par tests PCR ne dépistent que 21 % des personnes contagieuses, et ce, pour plusieurs raisons : d'abord, les personnes asymptomatiques passent à travers les mailles et ne se font pas dépister ; ensuite, plus de trois jours peuvent s'écouler entre le début de la contagiosité et l'obtention des résultats – trois jours pendant lesquels on continue à contaminer son entourage.
Que font vos collègues ministres européens ? L'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, la Slovénie ou encore la Suisse généralisent les campagnes de dépistage populationnel par autotest. Pourquoi ? Parce qu'ils sont simples d'utilisation, qu'ils donnent un résultat immédiat, qu'ils permettent de dépister les personnes contagieuses, symptomatiques ou non, et parce que, peu coûteux, ils peuvent être diffusés largement. S'ils étaient déployés massivement, les autotests pourraient stopper rapidement la circulation du virus.
Afin de surmonter les prochaines semaines, qui s'annoncent délicates, le développement d'un dépistage massif par autotest dans les départements les plus touchés ne constitue-t-il pas la réponse efficace, complémentaire à la vaccination ?