Ce débat est surréaliste. Il est vrai qu'il y a un décalage entre les amendements de M. Ruffin et l'objet que M. le ministre entend donner à la loi constitutionnelle.
On comprend sa position. Pourtant, quand certains d'entre nous ont proposé d'inscrire dans la Constitution la possibilité d'opposer la notion de bien commun au droit de propriété et à la liberté d'entreprendre, cela n'a pas éveillé d'hostilité particulière de votre part. Cette différence idéologique semblait pouvoir faire l'objet d'un débat contradictoire dans le cadre de l'examen de la proposition de loi constitutionnelle.
J'illustrerai mon propos en mentionnant le courrier que le Président de la République recevra ce soir ou demain matin à propos d'un dossier qui irrite légitimement les élus que nous sommes, mais aussi les élus locaux et les Français qui nous écoutent. Dans cette lettre, le président de la métropole Rouen Normandie, les présidentes de Nantes métropole et de Rennes métropole, ainsi que plusieurs élus régionaux exerçant des responsabilités en matière économique, demandent au président Macron de faire en sorte que l'État s'engage massivement et immédiatement pour sauver l'usine UPM Chapelle Darblay – qui représente 220 emplois et 800 emplois induits – et permettre à cette pépite de l'économie circulaire, seule entreprise française à produire 100 % de papier recyclé, de survivre. Alors que ce site est appelé à fermer dans les semaines à venir, ils demandent à l'État de le soutenir et de l'intégrer dans le plan de relance.