Plus encore que la conjonction des mandats législatifs et présidentiel sur cinq ans, le fait que les élections soient consécutives et rapprochées pose problème. Pourquoi l'a-t-on fait ? Parce qu'à l'époque, on avait une sainte horreur de la cohabitation. Il apparaît pourtant que les périodes de cohabitation ont été les plus fructueuses pour notre pays. Chacun a pu s'en rendre compte entre 1986 et 1988 – il se trouve que j'étais alors le collaborateur d'Édouard Balladur : nous avons pu travailler pour le pays, et les réformes se sont accumulées. Il en fut de même entre 1993 et 1995, autre période de cohabitation, avec François Mitterrand comme Président de la République et Édouard Balladur comme Premier ministre : là encore, de multiples expériences de réforme ont été lancées. La cohabitation a toujours été redoutée, alors qu'elle s'est avérée très fructueuse et qu'elle plaisait aux Français : ils y voyaient un équilibre entre un gouvernement et un président qui, certes, n'étaient pas complices, mais qui devaient malgré tout travailler ensemble. Nous nous sommes privés d'une occasion de mener une réforme très importante.