Chers collègues de La République en marche, nous avons eu ici deux visions diamétralement opposées de la question du travail. Premièrement, vous nous dites – cela a notamment été le cas de Mme Pénicaud – que vous faites tout cela au nom du dialogue social. Or, vous venez de voter comme un seul homme l'amendement no 280 rectifié , sans vous soucier du fait que, comme l'un de nos collègues communistes vous l'a expliqué, la plupart des syndicats de la Caisse des dépôts et consignations, qui représentent 80 % de son personnel, y sont opposés. Cela symbolise bien, à mon sens, ce que l'on est en train de faire.
Deuxièmement, tout découle d'une idée forte : ce qui coûterait trop cher dans notre pays, c'est le travail, qu'il faudrait donc déréguler, obéissant en cela, d'ailleurs, aux consignes de l'Union européenne. En effet, je vous rappelle que la loi El Khomri, comme le projet de loi en discussion, découlent du fait qu'à un moment donné, en échange d'une certaine souplesse sur le respect des 3 % de déficit, notamment sous Hollande, l'Union européenne, la Commission a expliqué qu'on devait accomplir des réformes structurelles, autrement dit déréguler le travail.
Monsieur le rapporteur, vous nous dites vouloir quelque chose de favorable aux entreprises. C'est faux, vous voulez quelque chose de favorable aux employeurs, parce que vous ne cessez de tenter de nous convaincre que les entreprises se résument aux employeurs. Comme je l'expliquais, la question n'est pas que l'employeur est le diable, la question est le lien de subordination entre l'employeur et le salarié. En ôtant à la loi son rôle de régulation de ce lien, vous laissez les salariés sans défense et vous avantagez les mauvais employeurs.