Je profite de l'examen de ces amendements pour rappeler à Mme la ministre déléguée une grande victoire sportive et républicaine toulousaine. La première fois que le Tour de France est passé en bas des immeubles du Mirail et de Bagatelle, quartiers prioritaires de la politique de la ville, constitue un souvenir heureux ; un souvenir de fête pour nous tous, avec du bleu-blanc-rouge qui flotte aux fenêtres et des habitants heureux d'accueillir des Toulousains du centre-ville. Ce fut une immense fierté pour les jeunes.
Et c'est une toute petite association sportive, Média Pitchounes, qui nous a permis de réaliser ce grand pas vers plus de cohésion. Elle n'avait pas attendu nos injonctions d'implanter le savoir vivre ensemble au sein des cités ; cela fait quinze ans qu'elle martèle les principes de laïcité auprès des jeunes. Par la pratique du cyclisme, elle construit des citoyens responsables, engagés et ambitieux.
La réalité du terrain est souvent réjouissante. La réalité des terrains de sport, ce sont des adultes qui, au quotidien, travaillent d'arrache-pied pour 100, 200 ou 300 enfants. Ces milliers de responsables et d'éducateurs de clubs sportifs contrôlent une fois par trimestre les devoirs des petits licenciés ; ils recadrent, galvanisent et embarquent les jeunes bien au-delà de l'adolescence. Au fond, ils sont un peu l'antidote à la dépression, à la délinquance et à tous les séparatismes qui flirtent avec nos jeunes. Et que demandent ces encadrants ? Un terrain supplémentaire pour s'entraîner, un vestiaire pour l'hiver, une tribune pour abriter et motiver les parents.
En France, aujourd'hui, alors qu'on ne sait plus comment dire aux adultes de se remuer et de faire du sport, on doit refuser des créneaux d'entraînement aux jeunes. Je nous invite donc tous à calculer combien de milliards nous engloutissons, sur ces territoires, pour payer policiers ou assistantes sociales une fois que les choses ont dégénéré, et combien coûterait un terrain supplémentaire.
En 2023, nous accueillerons la Coupe du monde de rugby. Dans le Sud-Ouest, il n'y a pas mieux pour se sentir pousser une identité nationale. Bien au-delà des matchs, le comité d'organisation va former 2 023 jeunes aux métiers du sport. Dans les écoles, les enfants de nos quartiers travailleront sur les hymnes de chaque nation qualifiée.
Au moment où nous examinons ce texte, il nous faut avoir en tête les multiples bénéfices du sport pour tous les Français, en particulier ceux qui ont besoin de retrouver fierté et reconnaissance.