La crise sanitaire nous a placés face à l'immense défi de prendre en charge un afflux soudain de patients souffrant d'un virus dont on ignorait tout, et a bouleversé nos vies par la nécessité de protéger des proches, d'élaborer des vaccins en un temps record, d'organiser une chaîne logistique d'une complexité inouïe pour distribuer des vaccins dont certains se conservent à -80o. Nous avons relevé tous ces défis grâce à une mobilisation exceptionnelle de la société dans toutes ses composantes : personnels soignants, chercheurs, ingénieurs, techniciens, employés de « deuxième ligne », logisticiens, voire citoyens.
Bien sûr, cela ne s'est pas fait sans heurts, chaque phase ayant débuté par une période de tâtonnements devant l'inédit. Certains qualifient ces tâtonnements de couacs, quand d'autres reconnaissent qu'il s'agit d'une nécessaire phase d'adaptation à une situation sans précédent. Aussi la séquence que nous vivons connaît-elle aussi son temps de rodage au cours duquel l'administration et la logistique sont largement ciblées, pas toujours sans motif – c'est le mari d'une généraliste participant aux vaccinations qui témoigne devant vous.
À l'instar des phases précédentes de la crise du covid-19, il nous faut sans cesse nous réinventer pour être chaque jour meilleurs et innover pour que ce que nous vivons serve notre autonomie stratégique de demain, dont la logistique est indiscutablement l'un des maillons.
Quels sont les principaux freins structurels identifiés dans l'exécution de la stratégie vaccinale dont souffre la logistique française ? Quels sont les leviers utilisés pour les surmonter ? Et en quoi cette expérience pourrait-elle avoir un impact à long terme sur notre filière logistique ?