Madame Josso, permettez-moi d'abord de souligner votre travail remarquable en matière de santé environnementale, et plus généralement de santé publique, ainsi que votre implication reconnue dans la lutte contre les troubles des conduites alimentaires notamment.
Parler d'obésité est compliqué. Ce n'est pas qu'aucune mesure ne soit pertinente, mais que la maladie n'est pas seulement liée à l'alimentation. Une part de ses causes est d'origine génétique, et elle est sans doute beaucoup plus grande qu'on ne le croit. Il importe de le reconnaître, car certaines associations de personnes obèses, qui défendent notamment les enfants, jugent nos débats sur l'obésité très stigmatisants. Le premier volet du programme national nutrition santé concerne donc la recherche, et vise à comprendre les mécanismes de l'obésité.
Une autre cause de cette maladie, terrible elle aussi, est l'inégalité. On le sait, les inégalités sociales vont de pair avec la malbouffe. C'est d'un cynisme terrible : les fast-foods s'implantent de préférence dans les lieux où la population a les revenus les plus faibles. Personnellement, je trouve cela horrible, outre que c'est socialement cynique.
Il nous faut lutter contre la malbouffe efficacement. Pour cela, puisque nous ne pouvons empêcher l'implantation de fast-foods, ni les gens de mal s'alimenter, la prévention est importante. Elle permet de donner à la population des clés de compréhension, pour s'armer et se protéger de la malbouffe et de l'obésité.