La crise sanitaire a passé notre société au révélateur. En effet, si l'épidémie de covid-19 a mis à rude épreuve notre système de santé, elle a aussi révélé l'interaction prégnante entre la destruction de l'environnement et l'apparition de nouveaux virus. Des études de plus en plus nombreuses démontrent ainsi un lien entre la pollution de l'air et l'accélération de la diffusion du virus et sa contagiosité. Ajoutons à cela que l'obésité, le diabète et les cancers – qui sont souvent liés à une alimentation ultratransformée – ont été des facteurs aggravants de l'épidémie, avec des prises en charge plus lourdes et plus complexes pour les personnes concernées par ces pathologies chroniques.
Plus largement, nous savons que la pollution atmosphérique accroît les maladies respiratoires, l'asthme et les problèmes cardiovasculaires. Selon un rapport sénatorial, elle causerait ainsi 48 000 décès par an et coûterait à la société entre 70 et 100 milliards d'euros. Face à tous ces défis, nous ne pouvons pas en rester à une politique de la bonne conscience, qui consiste à nous en remettre à la régulation des comportements individuels, sans traiter les problèmes structurels liés à nos modes de production et de consommation.
Tous ces constats appellent une action urgente et des moyens renforcés pour améliorer notre qualité de vie, ainsi que la qualité de l'air et de notre alimentation. Cela suppose également de renforcer notre politique de prévention, qui reste le parent pauvre de nos politiques de santé. Les moyens qui y sont dédiés sont dérisoires : 2,9 milliards d'euros, sur un budget consacré à la santé de 215 milliards par an, soit moins de 2 %. La crise sanitaire nous impose de changer de logiciel. Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il mettre en oeuvre rapidement pour déployer une grande politique de prévention en matière de santé environnementale ?