Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mercredi 24 mars 2021 à 21h15
Effets de la crise sur les associations

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac, LT :

La vitalité de nos associations, c'est la vitalité de nos territoires – et elle est extraordinaire. La loi de 1901 relative au contrat d'association est précieuse : c'est une loi de liberté à laquelle il faut toucher le moins possible, en dépit de certaines velléités – je pense évidemment au projet de loi confortant le respect des principes républicains. Elle a permis à une foule de gens de se révéler, de se réunir pour défendre, qui une idée, qui une vision du monde, dans tous les cas un élan positif. Nous en voyons constamment des illustrations dans des domaines éminemment variés : le sport – de compétition ou de loisirs – , la culture – je pense, chez nous, aux bagadoù et aux cercles, mais aussi aux troupes de théâtre, fanfares et autres groupes de carnaval – , l'enseignement – on l'oublie parfois, mais les écoles Diwan, Calandreta, Bressola et autres Seaska sont associatives – , sans compter les nombreux OGEC – organismes de gestion de l'enseignement catholique – et les amicales laïques. À cela s'ajoutent les associations caritatives – Restos du coeur, Secours populaire, Secours catholique… – , qui redoublent d'effort face à une crise qui a d'abord touché les plus précaires.

Si les associations n'existaient pas, il faudrait les inventer ; sans elles, notre société ne serait pas la même. J'y suis très attaché. J'avais 16 ans quand je suis entré pour la première fois au conseil d'administration d'une association – mes parents avaient dû me faire une dérogation pour m'y autoriser ! J'ai toujours fait partie du mouvement associatif – hormis depuis que je suis député – , et je me suis toujours réjoui de sa diversité.

Or les associations sont menacées. Elles le sont sur le plan financier, car elles ont dû cesser leurs activités. C'est le cas, par exemple, de celles qui s'occupent de centres de loisirs ou qui accueillent des classes, et qui emploient des salariés. C'est aussi le cas des associations de loisirs ou sportives locales, qui financent leurs activités en organisant une fête annuelle : elles ont dû y renoncer cette année, et n'ont donc plus de financements. De même, les nombreuses manifestations culturelles associatives qui émaillent la période estivale, dans notre région touristique, n'ont pas pu se tenir. Prenons la fête de la langue bretonne : avec un salarié, elle représente 100 000 euros de chiffre d'affaires, 22 000 euros de subventions et quelque 150 000 euros de retombées économiques dans un territoire, le Centre Bretagne, qui, contrairement à la côte bretonne, n'est pas véritablement favorisé par le tourisme. Les associations permettent ainsi de maintenir des activités et de faire vivre le tissu local.

Nous ne pourrons pas vivre un été 2021 comme nous avons vécu l'été 2020 ; cela ne me paraît pas possible, car l'acceptation de la population ne sera pas la même. On constate une lassitude : les gens sont parfois excédés, depuis ceux qui ont peur et se calfeutrent pour se protéger, jusqu'à ceux qui décident de vivre, défiant toute peur. Si, en mars 2020, tout le monde s'était contenté de suivre les consignes, je crois que ce temps est révolu. Le Gouvernement semble en avoir pris conscience : après avoir interdit les quais de Seine à Paris, entre autres exemples, le Premier ministre affirme désormais qu'il est préférable de tenir des manifestations à l'extérieur, de façon encadrée, plutôt que de susciter des manifestations spontanées et débridées.

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