Sans surprise, notre groupe votera contre ce projet de loi. Tous les députés présents dans cet hémicycle ont reconnu que l'ordonnance qu'il nous est proposé de ratifier ne se limitait pas à une fusion technique, motivée par des raisons organisationnelles, mais qu'elle comportait un enjeu politique et géo-économique.
Nous sommes en profond désaccord avec le choix de se positionner, encore une fois, dans le jeu de la concurrence internationale et dans cette course au moins-disant, tant en matière de maîtrise des flux financiers que d'intégrité et d'encadrement de la finance. Semaine après semaine, mois après mois, nous voyons se dévoiler une finance sans limite, sans foi ni loi. Ce débat aurait pourtant pu permettre à la représentation nationale de prendre conscience de ce qui est en train de se jouer et d'envoyer un signal au niveau de l'Europe en montrant qu'il était possible de créer un pôle financier véritablement attractif, mais dans le cadre d'une finance régulée et au service de l'économie.
Par ailleurs, comme nous l'avons expliqué, vous avez opté pour un mode de décentralisation qui nous semble mettre à mal la place et le rôle fondamental que devrait jouer l'État.
Enfin, nous dénonçons certaines insuffisances qu'a également relevées la Cour des comptes. L'alerte donnée par cette dernière aurait pourtant dû susciter l'intérêt de la représentation nationale et lui faire prendre conscience de la nécessité d'avoir tous les éléments en main pour se prononcer, ce qui n'a pas été le cas. Nous voterons donc contre ce projet de loi.