L'urgence, nous y sommes. Le réchauffement climatique est bien réel. Si l'homme – l'ensemble de l'humanité – devait consommer autant que les Européens, il faudrait 2,8 planètes terre pour subvenir à nos besoins.
Le projet de loi dont le Gouvernement vient de nous résumer l'ambition est un texte de mobilisation générale. Notre pays s'est engagé à diviser par six, par rapport à 1990, ses émissions de gaz à effet de serre, en visant une réduction de 40 % en 2030 et la neutralité carbone à l'horizon de 2050.
Les débats en commission spéciale ont été longs – quatre-vingt-seize heures, pendant onze jours consécutifs. J'en retiens l'implication et le sérieux des députés de tous les groupes politiques, qui ont fait honneur à notre Parlement. Je veux également saluer les rapporteurs thématiques, qui ont su à la fois enrichir le texte et répondre aux multiples interventions de leurs collègues.
Ce sont 7 250 amendements qui ont été déposés sur le projet de loi avant son examen dans l'hémicycle, preuve que le sujet passionne. Nous aurons un grand débat, et c'est tant mieux. Je pourrais reprocher à nos collègues siégeant à droite leurs centaines d'amendements de suppression, témoignant d'une propension à faire l'autruche, à refuser les changements. « L'écologie, oui, mais pas pour moi. » Je ne le ferai pas. Je pourrais aussi reprocher à nos collègues de gauche la brutalité de certaines de leurs propositions, qui mettraient des pans entiers de notre économie en péril et y créeraient des cassures irréparables.