Les amendements de Jean Lassalle pour ce dossier
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Madame la présidente, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, madame et messieurs les rapporteurs pour avis, chers collègues, c'est la première fois que je monte à la tribune depuis ma réélection.
Bien sûr, on ne peut que se réjouir de voir un sujet aussi important que la défense nationale faire l'objet d'une programmation budgétaire pour les années 2019 à 2025. C'est certainement – d'autres l'ont dit – la raison pour laquelle la nation, et les militaires, nous regardent. Mais nous sommes en plein brouillard.
Ce n'est vraiment pas notre faute, ce n'est d'ailleurs la faute de personne… mais nous n'avons pas préparé l'avenir, ni chez nous, ni en Europe. En principe, ce sont les continents qui dirigent le monde – même notre monde financiarisé ; nous sommes le seul État-nation auquel il revienne de protéger tout un continent.
Cela me ramène à cette maxime célèbre : la France a toujours eu une querelle d'avance et une guerre de retard. Ce budget dessine-t-il ce qui peut se passer, non pas même dans trente ou quarante ans, mais simplement – au train où vont les choses – dans les cinq à dix ans à venir ? Nous continuons de guerroyer au Mali ; ceux que nous pourchasson...
Nous continuons de vendre des armes à l'Iran et à l'Arabie saoudite, des alliés sur lesquels nous savons pouvoir compter, et qui nous ont valu tant de satisfactions dans les dernières années.
En lisant la presse, on se demande même si c'était une bonne idée que d'aller éradiquer Daech, notamment de Syrie – la Syrie dont nous sommes aujourd'hui totalement absents.
Ce n'est pas étonnant, me direz-vous : nous nous sommes barrés en 2011 ! Si nous avions eu un peu d'espoir et cru à l'avenir des printemps arabes, nous aurions au moins pu laisser un consulat ouvert… Mais non, non, non ! Nous sommes partis, rentrés en France. Nous sommes à la recherche de notre influence perdue. Cette influence est aujourd'hui...
Nous en sommes réduits à commenter l'actualité du président des États-Unis, de M. Poutine et même de M. Erdogan, que nous n'avions jamais hissé à pareil niveau.
Nous faisons toujours partie du commandement intégré de l'OTAN au sein duquel – c'est désormais certain – nous comptons autant de rivaux que d'alliés. Si seulement la France, dotée d'un président tout neuf, inspiré, irrésistible, un président qui – il faut le reconnaître – marche sur l'eau, et à qui tout réussit, avait su retrouver la diplomat...
Vous verriez combien cela pourrait atténuer la haine, le racisme, et la xénophobie. Oui, nous aurions pu le faire. Enfin, nous aurions pu jeter les bases de la quatrième armée, celle qui permet de lutter contre la cybercriminalité. Nous donnons l'impression d'être restés à l'époque de la ligne Maginot.