Les amendements de Jean-Louis Thiériot pour ce dossier
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Évoquer notre retrait du Mali est une rude tâche, qui exige une infinie mesure : nul ne peut oublier en effet qu'à l'heure où nous parlons, nos hommes sont sur le terrain, au péril d'une embuscade. Cette tâche exige gravité, responsabilité et lucidité.
Gravité, car nous avons à l'esprit les cinquante-neuf soldats français tombés au Sahel, au champ d'honneur : du lieutenant Damien Boiteux, qui fut le premier, au brigadier Alexandre Martin en janvier dernier, sans oublier le fils de notre collègue ancien sénateur le lieutenant Pierre-Emmanuel Bockel ; nous voudrions tous les citer, évoquer tous...
Je tiens à dire à leurs familles, à leurs frères d'armes, aux blessés meurtris dans leur chair et dans leur âme que la représentation nationale tout entière est fière d'eux. Leur sacrifice n'a pas été vain. Ils ont multiplié les succès militaires et les faits d'armes – j'en veux pour preuve l'héroïque sauvetage réalisé par Maxime Blasco. Non, G...
Ordre et honneur, disais-je, car nous ne renonçons pas à la mission. Rester en bande sahélo-saharienne (BSS), c'est déjà gagner, c'est refuser de subir la voix de la désinformation et de la propagande antifrançaise, c'est refuser de s'incliner devant la pression médiatique qui parle sans cesse d'enlisement, alors que nous savons, hélas, que nou...
…même si la situation actuelle peut donner l'impression d'une défaite diplomatique. Quelle est la mission désormais ? Lutter contre les groupes armés terroristes, empêcher la constitution d'un califat terrestre en Afrique de l'Ouest qui pourrait servir de base de départ à des attaques terroristes contre le territoire national,…
…éviter la déstabilisation de l'Afrique de l'Ouest tout au long du golfe de Guinée, limiter des flux migratoires que le chaos ne manquerait pas de susciter. Les récents événements survenus au Bénin où un ancien du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA) vient de laisser la vie, démontrent à quel point la menace n'est pas fa...
Quelle tragique ironie, que des parties qui se prétendent patriotes se tournent vers Moscou, alors que se répand la rumeur selon laquelle l'obus de mortier qui a tué le dernier des nôtres aurait probablement été tiré par un mortier fourni par Wagner !
J'en viens à des questions plus profondes : avons-nous eu raison de faire succéder Barkhane à Serval ? L'opération Serval fut un succès militaire et politique, car elle visait un objectif clair : empêcher des colonnes djihadistes de conquérir la capitale malienne. Mission accomplie.
Avec Barkhane, je pose la question : n'avons-nous pas succombé à une forme d'hybris, à l'illusion du nation building, au rêve de contribuer à la mise en place d'institutions conformes à nos standards occidentaux ?
N'avons-nous pas tenté de faire, à la place des Africains, ce qui relève de leur responsabilité ? Il est sans doute l'heure de revenir aux bons vieux principes d'une diplomatie réaliste, celle d'Hans Morgenthau, d'Henry Kissinger ou de Raymond Aron, celle qui croit que la première mission de l'action diplomatico-militaire est de maintenir ou de...