Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier

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Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, cette affaire Benalla-Macron n'est que le triste miroir d'un régime. Il faut le dire, ce n'est pas la première fois. De tels abus reviennent souvent dans l'actualité et dans l'histoire. On connaît déjà bien les détails des aventures des nouveaux Pieds nickelés de l'Él...

Pourtant, ces gens qui agissent sans que personne dans la hiérarchie policière ni militaire ne les connaisse vont le 1er mai, brassard de police au bras, tabasser ici, gazer là-bas, bref, créer et provoquer des grabuges, que leur chef politique au pouvoir déplorera bruyamment par la suite.

De cette lamentable situation, un bien pourrait pourtant naître. Ce serait l'obligation pour chacun de regarder en face l'état de délabrement d'un régime qui rend cela possible, un régime incapable de se réformer, pour être à la hauteur de la vertu qu'attendent de lui les citoyens.

Je veux donc parler des grands principes qui peuvent régir la vie politique dans une grande nation démocratique. Et, pour cela, monsieur le Premier ministre, je veux d'abord me réjouir de vous voir enfin au banc où nous vous attendions il y a de cela presque quinze jours.

Car, même en régime présidentiel, le Parlement continue à rassembler le peuple souverain. Vous lui deviez des comptes dès le premier jour.

Après des heures de relance par des rappels au règlement, deux présidents de groupe vous ont demandé de vous présenter pour en débattre, au titre d'un article de la Constitution qui le leur permet. Vous avez répondu, trois jours plus tard – le temps de la réflexion – , que vous vouliez d'abord entendre les conclusions des diverses enquêtes judi...

Pourtant, vous étiez bien moins contrit, au deuxième rang qui était le vôtre, entourant le chef de l'État à la maison de l'Amérique latine quand il vous a fait applaudir – oui, applaudir – l'engagement passé de monsieur Benalla à ses côtés.

Vous avez applaudi, vous, la garde des sceaux et les membres de la commission d'enquête de la majorité présidentielle.

Et cela, alors même que le Président assurait qu'il n'oublierait jamais les services que M. Benalla lui avait rendus.

Quelques instants après ces applaudissements, il pouvait dire qu'il se félicitait de l'avoir embauché. À la fin, vous verrez, il le décorera !

Avez-vous perdu tout sens commun ? Tant de mépris, tant d'impudence, tant de rebuffades : en vain ! Vous avez été contraints de laisser les commissions d'enquête mettre à nu une chaîne ininterrompue de turpitudes au sommet de l'État.

Vous avez été contraints de retirer votre projet de loi constitutionnelle. Et d'ores et déjà, ce sont autant de victoires à nos yeux, non pour nous, députés qui avons signé ces motions de censure, mais pour l'honneur du Parlement, si réduit que soit son rôle dans les institutions et bien davantage encore par votre pratique, et, plus encore, si ...

C'est par et avec l'assemblée des députés que, depuis le premier jour, nous avons voulu ouvrir des issues à chacune des étapes de cette crise. Nous agissons conformément à notre principe politique le plus fondamental. Le Parlement est toujours supérieur à la monarchie présidentielle, parce que chacun y travaille en pleine lumière, sous le contr...

Dans toute cette affaire, une fois de plus, le hasard n'aura fait qu'accoucher du prévisible. Le contingent, en effet, réalise souvent le nécessaire. M. Benalla n'est pas la cause des problèmes, il en est le symptôme.

La maladie est profondément enracinée. Elle porte un nom : c'est le présidentialisme, qui rend fou ; la monarchie présidentielle. Ses effets destructeurs ruissellent au long de toutes les chaînes de commandement. Tout est aggravé désormais par l'illusion qui vous tient lieu de doctrine : le marché partout. Au fond, la hiérarchie parallèle qu'a...

Le prétexte de la rapidité, de la flexibilité a fonctionné une fois de plus comme une reprise de refrains déjà entendus à tout propos. Quel que soit le sujet, vous n'aimez ni l'État, ni les fonctionnaires.

Vous ne voulez pas renforcer l'État républicain. Vous voulez gommer sa présence, partout où vous le pouvez.

La semaine passée, sans que je puisse vous répondre, hélas, vous m'avez lancé que les sociétés seraient devenues démocratiques quand elles ne se sont plus souciées de la vertu, mais qu'elles ont préféré s'attacher au droit et aux règles. C'est pour moi une bien désolante affirmation, à laquelle je suis complètement opposé. La vertu en politiqu...

Car la République n'est pas un régime neutre. Sa devise « liberté, égalité, fraternité » en rappelle les objectifs politiques. Ils disent quel est le contenu concret de la vertu. Je crois vous connaître assez, monsieur le Premier ministre, pour savoir que vous ne le renierez pas. Mais vous ne voyez pas à quel point ce que vous faites vous en é...

De notre controverse, il n'y a que ceci d'utile : dire ce dont l'affaire Benalla est le nom. À cette heure, qui doit mener le monde : le marché ou la vertu ?