Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier
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Pour le principe, je voudrais que l'on entende dans l'hémicycle une opposition formelle à la présence des religieux, fût-ce à titre consultatif. Que des parlementaires ou des personnalités soient influencées ou construites par un point de vue religieux, je n'ai rien à dire contre ; chacun se construit à sa façon et se réfère à ce qui lui paraî...
Je crois que nous sommes nombreux à penser ainsi, tout en éprouvant un total respect envers la foi et les religions. Il ne s'agit pas pour moi de les mettre en cause, si peu que ce soit. Je n'ai jamais trouvé incongru, par exemple, que les religions s'expriment publiquement sur les questions dont nous débattons. C'est leur droit ; nous vivons d...
Comme il me reste beaucoup de temps, j'en profite. J'entends l'argument qui consiste à défendre la durée de la réflexion : c'est la condition de la sagesse ; cela va de soi, le plus souvent. Mais ce n'est pas ce dont nous parlons ici. Nous parlons ici de la cadence à laquelle se succèdent des évolutions et des transformations radicales grâce à...
Ce phénomène de la précipitation de l'histoire résulte de ce que l'on appelle la « culture cumulative ». Les domaines qui nous intéressent sont ainsi entrés dans une ère totalement nouvelle d'inventions et d'informations cumulatives. Prenez les modifications génétiques, qui sont extrêmement récentes : il ne s'est pas écoulé dix ans depuis le mo...
Qu'on invente un autre rapport social, oui. Mais n'en tirez pas pour autant la conclusion que tout le projet de loi qui nous a été présenté n'a été qu'un prétexte, parce que ce n'est pas vrai. Il s'y trouve toutes sortes de questions extrêmement importantes et ardues qu'il est difficile de trancher. D'ailleurs, nous n'avions pas de position de...
Je le défendrai en même temps que les autres amendements de mon groupe, nos 2403, 2406 et 2349. Vous le savez, nous avons d'emblée défendu l'idée que le projet de loi établissait de fait une filiation nouvelle. C'est ainsi que nous voyons les choses. Voilà pourquoi nous avons combattu l'idée qu'il puisse y avoir une vérité biologique comme nou...
Ce point précis a fait l'objet d'une réflexion assez longue entre les Insoumis ; il a été débattu. La conclusion est contradictoire, puisque nous ne voyons pas tous les choses de la même manière ; nous verrons ce que chacun d'entre nous aura retenu du débat au moment du vote. Cependant, une majorité d'entre nous a émis le point de vue que je va...
Ils me disent en substance : « Que racontez-vous, monsieur Mélenchon ? Qu'est-ce que cette histoire de filiation purement culturelle ? Vous niez une évidence ! » Je dis « monsieur Mélenchon », parce que je ne veux pas citer tout l'hémicycle.
Toutefois, collègues, je vous mets en garde : vous êtes en train d'inventer deux nouveaux sujets juridiques. Il y a tout d'abord l'enfant sans droit.
C'est un retour à la case de l'enfant naturel ; l'enfant aura deux parents mais aussi un géniteur biologique, sur lequel il n'aura aucun droit. Combien de temps croyez-vous que cette fiction puisse tenir ? Si vous acceptez aujourd'hui, sur le fondement de la souffrance, l'accès aux données identifiantes, les mêmes viendront demain vous dire leu...
… de la famille traditionnelle et du code Napoléon, acceptent l'idée que surgisse, dans une famille, une tierce partie, simplement parce que celle-ci aurait fait don de ses gamètes à un moment donné. Je conclus en vous posant une question aussi radicalement tirée de la philosophie matérialiste que tout le reste de ce que je vous ai dit précéde...
Parce que c'est à l'origine de la vie, me direz-vous. Mais le don de sang permet de survivre ! En quoi le don de gamètes est-il différent du don d'un foie, d'un estomac, d'un poumon, d'un coeur ?
Pour nous, il n'y a pas de différence ! Ce sont des dons d'organes, et le don d'organes est gratuit et anonyme. Il ne viendrait à l'esprit de personne de demander l'identité de quelqu'un qui a fait don de son coeur pour créer avec ses proches une relation personnelle ou familiale. Cela serait contraire à tout ce que nous croyons.
Vous pouvez trouver que mon argument est inacceptable, mais il est rationnel. Pour nous, le don de gamètes n'est qu'un don comme un autre. Dès lors, il ne saurait être question qu'il fonde des relations particulières. Telles sont les raisons pour lesquelles nous nous opposons à l'idée que s'applique un droit à la filiation biologique, à laquel...
Puisque la rapporteure est de nouveau intervenue, j'aimerais à mon tour lui répondre et lui dire pourquoi je ne suis pas d'accord avec elle. J'ignore si la décision de lever l'anonymat sera prise, mais, pour ce qui me concerne, je n'en serais pas fier. Lorsque la question de l'accouchement sous X a été posée, un gouvernement socialiste, dont j...
Je trouvais quant à moi monstrueux et barbare que l'on puisse demander, vingt ou trente ans après, à une femme qui avait eu le courage de porter un enfant et de le mettre au monde sous X si elle confirmait bien qu'elle l'avait abandonné ! Mon argument était qu'on ne posait pas ce type de question aux hommes, car encore fallait-il les retrouver....
Dans dix ou vingt ans, ce débat paraîtra aussi incongru que l'était, il y a trente ou quarante ans, celui sur le destin des enfants de familles divorcées. On craignait alors pour eux une véritable catastrophe et l'impossibilité de tout épanouissement ; on les considérait comme de pauvres petits malheureux. Aujourd'hui, plus aucun d'entre nous n...
Ce serait monstrueux ! La paternité est déclarative, un point c'est tout. Dans le cas présent, c'est pareil : il y a deux mamans, et ce sont les parents. C'est ce que l'on appelle la parentalité, dans cette nouvelle filiation que nous créons. Quelqu'un d'autre peut-il surgir au milieu ? La réponse est non. Pourquoi ? Parce que.
Oui, parce que la société l'a décidé, comme pour tout le reste, collègues ! En effet, la société n'a pas d'autre instrument que nous pour décider ; c'est nous qui la représentons. Nous pouvons, bien entendu, nous tromper et prendre de mauvaises décisions, mais nous l'assumons. Nous devons en finir avec cette idée de droits à géométrie variable...
Mais je m'adresse à vous, collègues du groupe La République en marche, car je connais vos intentions : vous voulez créer une nouvelle filiation, mais vous êtes en train de vous faire prendre à revers par ceux qui réintroduisent la vérité biologique par la fenêtre alors que vous venez de la chasser par la porte !