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Bioéthique


Les interventions de Jean-Luc Mélenchon


Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier

72 interventions trouvées.

Vous êtes face à une véritable contradiction, mais ce n'est ni grave ni étonnant, car ces sujets ne sont pas simples.

J'ai choisi ce moment pour intervenir, car je connais la qualité des intentions de Mme Genevard et je respecte son point de vue, comme celui de ses collègues. Comme l'ont déjà dit les orateurs du groupe La France insoumise, nous sommes profondément conscients du fait que ce débat n'est pas strictement politique – il le devient par la force des ...

Nous devons nous respecter mutuellement, nous intéresser aux arguments des autres et essayer de comprendre ce qui est à l'oeuvre. Madame Genevard, je vous ai beaucoup entendue dire qu'il fallait protéger l'enfant, …

… et je suis persuadé que vous voulez effectivement le protéger, mais de quoi ? De l'absence de référence à un père ? C'est un préjugé : la filiation n'a jamais été autre chose qu'un fait social et culturel. C'est un homme qui vous parle : la paternité a toujours été une présomption.

Les hommes s'en sont assurés par des moyens violents qui ont marqué la condition féminine pendant des siècles, jusqu'à ce que la science prétende pouvoir affirmer cette chose de façon définitive. Je vais donc répondre à Mme Le Pen, …

… dont le point de vue est différent du vôtre, madame Genevard, mais je veux montrer par là que toutes les opinions doivent être entendues. Mme Le Pen a parlé hier d'une vérité biologique. Or il n'y a pas de vérité biologique dans la filiation.

Non, monsieur Bazin, ce n'est que l'un des éléments qui contribuent à la réalité : en effet, il faut ce mélange pour obtenir un être humain. Mais cela ne crée pas le rapport social entre parents et enfants. Comme l'ont dit plusieurs de nos collègues, chacun avec ses mots, la seule chose dont nous soyons sûrs et certains s'agissant de la protec...

Mes chers collègues, quelle loi enjoindra aux parents d'apporter de l'amour aux enfants ? Cela n'est pas possible ! Tout ce que nous pouvons faire, c'est empêcher les ravages de la cruauté. Nous savons tous qu'il existe des familles biologiques évidentes avec un père et une mère qui sont des bourreaux d'enfants, tandis que d'autres familles com...

Contrairement à ce que racontent certains faquins du transhumanisme, l'humanisme ne vise pas du tout à dépasser la limite physique de l'humain. Rappelez-vous la légende : après avoir distribué des dons à tous les animaux, Épiméthée s'aperçoit qu'il a oublié l'homme. Arrive alors Prométhée, qui donne à l'homme – au sens d'être humain – le savoir...

… c'est-à-dire ce dont nous sommes capables de prendre la charge et de délibérer collectivement. Ce débat nous invite donc à un grand moment de progrès de la raison humaine. Que la filiation soit un fait culturel et social nous libère de l'entrave qu'aurait constituée l'existence d'une vérité biologique. Mme Le Pen a dit que c'était une questio...

À la question « qui suis-je ? », je ne peux pas trouver de réponse dans le passé. Épictète et l'humanisme proclament que la réponse est dans le futur, dans ce que je ferai, dans mes oeuvres, dans ma contribution au bonheur des autres, au travail commun, à ce qui améliorera l'humanité.

Mes chers collègues, ne protestez pas : j'admets que ce soit un préjugé – malgré la qualité de son expression, Mme Genevard exprime aussi un préjugé – , mais je voudrais en souligner la splendeur. Nous n'avons pas à nous excuser – du reste, nous ne voulons pas le faire – de dire qu'il est grand et magnifique de se construire par le futur et d'a...

… que, depuis des années, nous allons dans une direction totalement mythique qui consiste à rechercher ses origines. J'ai protesté de toutes mes forces contre la possibilité qu'une femme ayant accouché sous X soit tenue de répondre, quarante ans après, à quelqu'un qui viendrait lui demander si elle assume l'acte qu'elle a posé – c'est quelque c...

Après avoir entendu mes collègues, je veux compléter et renforcer les propos que j'ai tenus tout à l'heure. Sur le sujet dont nous débattons, lorsque l'on a des certitudes, c'est qu'on les a construites : on n'a pas de certitudes a priori. Pour être plus exact, si l'on a des certitudes a priori, ce sont des préjugés. J'admets qu'il s'agit de p...

... et j'espère jouer un rôle. À vrai dire, j'ai fait ce que j'ai pu, comme beaucoup d'entre nous. Il reste que je veux récuser l'argument selon lequel la situation prévue par le texte exclurait la présence des hommes. Ce sera certes le cas du père, y compris de manière formelle pour l'état civil, mais ce ne sera pas une exclusion des hommes, c...

Dans ma génération, c'était courant : on était un homme, on ne pleurait pas. Du coup, nous gardions nos sentiments pour nous. On nous apprenait cela : nous étions dressés pour cela. On évoque souvent la dictature des modèles culturels sur les femmes, mais l'équivalent existe pour les hommes.

Les hommes doivent être comme cela, se comporter de telle manière ou de telle autre… Le genre masculin est une construction, comme le genre féminin.

La paternité et la filiation sont un rapport social. Je viens de vérifier un point avec mon collègue Bastien Lachaud, qui est un éminent historien. Même si elle est aujourd'hui remise en cause, selon la règle de la présomption de paternité consacrée par l'état civil napoléonien, lorsque votre femme donne naissance à un enfant, c'est le vôtre : ...

En tout cas, c'est comme cela. C'est la loi. Moi, je trouvais ça très bien. Dans la Rome antique, le paterfamilias avait le choix : il pouvait prendre l'enfant dans ses bras et prononcer la formule sacrée « c'est à moi ! », et c'était alors son fils, ou le mettre à la poubelle. Dira-t-on aujourd'hui qu'il s'agissait d'un modèle indépassable ? ...

Je ne l'évoque pas pour le jeter à la figure de qui que ce soit – de quel droit le ferais-je ? – , mais pour montrer que les rapports sociaux, les rapports de filiation, de paternité et de maternité sont des faits sociaux et culturels. Comme tels, il faut s'en réjouir, car cela signifie qu'ils sont à notre portée. Ainsi, monsieur Brindeau, il ...