Les amendements de Mathilde Panot pour ce dossier
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Nous vous avons déjà expliqué les raisons profondes de notre opposition à votre texte. À première vue, cela en surprendrait plus d'un que l'Assemblée nationale vote son propre affaiblissement. Ce genre de comportement est particulièrement rare dans l'histoire politique. Vous réduisez notre temps de parole et notre droit d'amendement, et vous pi...
Mais pour comprendre ce que vous êtes en train de faire, il faut placer votre proposition dans la cohérence générale de vos pratiques de pouvoir. Vous vous croyez le parti de la vérité : hors de ce que vous dites et de ce que vous pensez, point de salut !
Cette réforme du règlement vient après ce magnifique « grand débat » au cours duquel le Président de la République a imposé sa parole au reste du pays, pendant plusieurs mois, sans contradiction possible.
Lorsque vous réduisez le temps de parole des oppositions à l'Assemblée, le problème ne se limite pas à cet hémicycle, loin de là. Tout cela renvoie à une pratique du pouvoir et à une vision de la République où seuls sont autorisés à parler ceux qui partagent l'essentiel avec vous. Que le pouvoir reste aux mêmes, pour aujourd'hui et pour toujour...
Mais si nous nous opposons fermement à cette réforme du règlement, c'est surtout parce qu'elle donne à voir une oligarchie qui fait main basse sur nos institutions. Qu'aucune parole ne vienne troubler l'accumulation de richesses et de pouvoir toujours plus grande de quelques-uns : voilà la loi d'airain des quelques milliardaires qui ont trouvé ...
Ces mêmes milliardaires qui sont propriétaires des plus grands médias de notre pays et le bradent désormais par la main de votre gouvernement, voilà les dangers que tout vrai démocrate doit combattre.
Tout vrai démocrate doit se rendre compte que la parole qui ce printemps a été écrasée, c'est la parole du peuple, celle des gilets jaunes que vous méprisez et dont vous ignorez absolument tout des conditions d'existence.
C'est la parole de ceux qui l'an dernier défendaient le service public du rail, des infirmières, des aides-soignantes, des travailleurs intérimaires, des chômeurs, des militants des quartiers populaires, des militants écologistes en lutte, de tant et tant de gens qui se battent pied à pied contre le monde que vous leur préparez depuis ces siège...
Qu'ils entendent une chose : peut-être parlerons-nous moins ici, mais ils n'en ont pas fini avec nous ! Ils n'en ont pas fini avec nos concitoyens, qui n'en peuvent plus et savent que les institutions actuelles sont dépassées. Votre Ve République est morte pour la démocratie, cessez de vouloir la rafistoler !
Nous sommes les partisans de la VIe République. Nous serons avec ceux qui convoqueront une Constituante pour refonder les institutions de notre peuple.
Si vous voulez faire taire les gilets jaunes, les militants écologistes, les syndicalistes en lutte, la jeunesse qui se lève pour un avenir meilleur, alors vous nous trouverez toujours à leurs côtés.
La France, mes chers collègues, n'est pas un pays qui se tait. Un jour, elle peut reprendre son souffle ; l'autre, s'abstenir de voter. Ces jours-là, elle est fatiguée de vos petites manoeuvres et de vos mensonges malhabiles. Et nous le sommes avec elle.
Mais le suivant, elle peut déferler et exiger le changement profond dont ce pays a besoin. Assemblée constituante, référendum citoyen, révocation des élus, reconnaissance du vote blanc : voilà l'horizon que nous devons donner au pays.
C'est d'horizon, en effet, que nous avons besoin. Mais vous, toujours, vous ne faites qu'un seul geste en direction du peuple : vous le bâillonnez !