Interventions sur "contribuable"

34 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou, rapporteure de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Je donnerai une réponse un peu longue, qui vaudra en partie pour les autres amendements déposés sur l'article 7. Cet article introduit une amende fiscale, applicable aux intermédiaires fiscaux, juridiques et comptables qui, par leurs prestations abusives, ont conduit des contribuables ou des cotisants à de graves manquements. Il ne s'agit donc pas de conseils classiques, mais d'actes sanctionnés par des pénalités pour abus de droit ou manoeuvres frauduleuses. Ce sont des actes qui sont sanctionnés par des pénalités administratives, mais qui ne donnent pas forcément lieu à des poursuites pour fraude fiscale, auquel cas on entre dans le cadre de la complicité pour fraude fiscal...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges :

À titre personnel – mon groupe étant très bien représenté par Sarah El Haïry – , je partage la perplexité de certains collègues et du président de la commission des finances. Les mots « a intentionnellement fourni à un contribuable une prestation permettant directement la commission par ce contribuable des agissements, manquements ou manoeuvres » me semble très impressionniste.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Cet article me laisse dubitatif. Tout d'abord, il s'agit des situations où l'administration fiscale a prononcé à l'encontre du contribuable une majoration de 80 %. Trois cas sont concernés, ce qui représenterait environ 2 000 dossiers chaque année. Par ailleurs, comme l'a excellemment rappelé notre collègue Bourlanges, il faut prouver l'intentionnalité directe de la commission d'omissions ou de manquements. Enfin, seules quatre prestations sont visées, dont celle, oubliée par le ministre, qui consisterait à réaliser pour le compte ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Notre collègue Lassalle peut-être. Les égarements, je ne sais pas ce que cela signifie. J'ai d'ailleurs cru comprendre que vous-même, monsieur le ministre, ne trouviez pas très clair ce 4o. Du reste, les autres alinéas ne sont pas plus précis : le contribuable qui aurait bénéficié à tort d'une réduction d'impôt pourra toujours arguer de la complexité des textes, qu'il aura mal compris. Combien restera-t-il de cas, sur les 2 000 dossiers de départ, pour lequel la faute pourra être prouvée ? Une centaine ? En avez-vous une idée, monsieur le ministre ? Je pensais aux banques, dont la plupart ont créé, par l'intermédiaire de filiales, des systèmes organi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

... prononcées par l'administration à la suite d'un contrôle fiscal, par exemple. L'amendement no 57 vise à modifier le début de l'alinéa 4, tout en conservant la fin de la phrase, car je ne remets pas en cause les quatre critères, qui me paraissent justes. En revanche, il convient de préciser, au début de l'amendement, que la sanction est appliquée « lorsque le tribunal correctionnel a condamné le contribuable sur le fondement des articles 1741, 1743, 1746 ou 1747 du code général des impôts et dès lors que cette condamnation est définitive ». Cet amendement vise à subordonner la possibilité de sanction administrative du conseil prévue à l'article 7 à la condamnation définitive du contribuable par une juridiction de l'ordre judiciaire, qui présente toutes les garanties, notamment en ce qui concerne les ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier, rapporteur pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

... Dalloz, a été adopté par la commission des lois. Il permet, monsieur Woerth, de résoudre la problématique. Dans le résumé de l'article 7 figurant dans le rapport, il est indiqué qu'il s'agit d'introduire « une sanction, sous la forme d'une amende, contre les personnes complices de fraude fiscale ou sociale, de manoeuvres frauduleuses ou d'abus de droit à travers la fourniture intentionnelle à un contribuable d'une prestation ayant directement permis les agissements sanctionnés ». Il est donc clair que la sanction administrative que pourrait décider l'administration peut être applicable en cas de fraude fiscale ou d'abus de droit de manière intentionnelle. Or une telle caractérisation ne peut pas être le fait de la simple administration, qui ne saurait être à la fois juge et partie dans une telle aff...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

Comme l'ont souligné Mme Dalloz et M. Terlier, cet amendement vise à subordonner la sanction administrative du tiers conseil à la condamnation définitive du contribuable pour garantir les droits de la défense, l'indépendance et un procès équitable. Ce pas permettrait à l'article 7, qui soulève des questions, de trouver son équilibre.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou, rapporteure de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Pardonnez-moi, mais la complicité de fraude fiscale existe déjà dans le droit. Ces amendements identiques vident complètement de sa substance l'article 7, qui instaure un nouveau dispositif pour le contribuable ayant fraudé l'impôt sans être passé devant les tribunaux pour fraude fiscale. Non, le contrôle fiscal n'est pas réalisé par le juge judiciaire. Il est réalisé par l'administration fiscale, qui prononce des redressements ainsi que des sanctions administratives pour mauvaise foi, manquement délibéré ou manoeuvre frauduleuse, sans toutefois que le pénal soit concerné ; il arrive en effet que le con...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars :

...ent matériel qui, combiné à l'élément intentionnel, doit entraîner les poursuites et l'amende fiscale que vous proposez. Si l'administration est confrontée à de telles manoeuvres, qu'elle aille jusqu'au bout ! Les exemples que vous avez donnés tout à l'heure, monsieur le ministre, relèvent du pénal. Pourquoi se limiter à une sanction administrative ? Poursuivons devant les juridictions pénales le contribuable frauduleux, mais également celui qui fait acte de complicité ou de co-action ! Je ne comprends pas pourquoi l'on s'arrêterait à la sanction administrative. Par ailleurs, monsieur le ministre, nous sommes confrontés à une autre difficulté, qui touche aux droits de la défense. Je reprends l'exemple de la réquisition fiscale, que vous avez donné tout à l'heure. On saisit un mail qui émane de ma str...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Si vous perdez au pénal, que va devenir la sanction administrative ? Le contribuable va en demander l'annulation. Vous voyez, monsieur le ministre, cet article pose de nombreux problèmes : c'est pourquoi je reste hésitant.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...ut alors vite franchir la ligne de la légalité et faire des choses qui relèvent de l'abus de droit. C'est en ce sens qu'il y a lieu de viser aussi les abus de droit. Or, en l'état, les dispositions de l'article ne s'appliquent malheureusement qu'aux cas de majoration de 80 %, et non aux cas d'abus de droit donnant lieu à des majorations de 40 %, qui interviennent lorsqu'il n'est pas établi que le contribuable a eu l'initiative principale du ou des actes constitutifs de l'abus de droit ou en a été le bénéficiaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

...des deux orateurs précédents, je défendrai moi aussi la même idée. Dans son étude d'impact, le Gouvernement souligne à juste titre la nécessité de légiférer pour sanctionner les officines complices des montages frauduleux qui fournissent au bénéficiaire principal de la fraude les moyens intellectuels et matériels. L'idée est simple et efficace : responsabiliser les partenaires et les conseils des contribuables. Malheureusement, l'article 7 reste très en deçà de l'excellente idée du Gouvernement. En effet, les tiers susceptibles d'être sanctionnés ne sont que les conseils de fraudeurs ayant subi la rare pénalité de 80 %, soit, selon le chiffre évoqué tout à l'heure par M. de Courson et qui figure dans l'étude d'impact, 2 000 dossiers environ par an. Cela signifie que la très grande majorité des dossie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Madame Cariou, je rappelle que, il n'y a pas si longtemps, Le Canard enchaîné a révélé qu'une personnalité politique – dont je tairai le nom – avait mal déclaré ses impôts durant plusieurs années consécutives et avait fait l'objet d'une procédure de rectification avec application de la majoration de 40 %, qui correspond à une absence de bonne foi de la part du contribuable. Je souhaitais ajouter cette précision.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Mazars :

Mon argumentation est la même que celle de Mme Dalloz : l'amendement tend à conditionner la sanction administrative à une qualification de fraude fiscale pour le contribuable qui agirait frauduleusement envers l'administration fiscale.