Interventions sur "mali"

40 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Pardon, collègues, si je parle fort, mais quelle douleur en pensant aux espoirs suscités au Mali après le discours du président Mitterrand à La Baule en 1990 ! Quelques mois plus tard, on avait vu le général Amadou Toumani Touré mettre un terme à la dictature du parti unique, avant qu'une élection libre ne porte au pouvoir M. Alpha Oumar Konaré, que nous estimions au plus haut point et qui fut élu, puis réélu cinq ans plus tard, dans des conditions démocratiques. Quelle douleur de voir qu'ap...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ord. Nous ne sommes pas d'accord avec le Gouvernement et le Président de la République. Pour autant, nous n'acceptons pas qu'on expulse notre ambassadeur ni qu'on nous demande de partir de façon précipitée, sans nous garantir de pouvoir le faire dans les meilleures conditions de sécurité. Dorénavant, les nôtres seront aux avant-postes pour démonter ce qui a été monté avec l'accord du gouvernement malien, et je demande que le peuple malien prenne sous sa protection les soldats français, femmes et hommes, qui vont devoir remballer et partir. Je demande que nos soldats ne soient pas traités comme des ennemis, car la France n'est pas ennemie du peuple malien et il n'y a aucun député français, sur quelque banc que ce soit, qui ait la moindre animosité à l'égard du peuple malien. Tout cela doit être...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

La situation au Mali et au Sahel n'est que le triste reflet du vide absolu de ce que signifie de manière opérationnelle la guerre contre le terrorisme, une guerre qui désigne à la fois une lutte contre un mode opératoire, contre des organisations qui se recomposent très rapidement, contre des organisations partageant des ambitions changeantes, parfois antagoniques, et enfin une lutte contre une idéologie aux contours...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...rancs CFA et où les autocrates sont validés par Paris, la notion d'indépendance et de souveraineté prend souvent la forme d'une défiance envers notre pays. Et cette défiance est renforcée par l'insécurité, qui ne recule pas. La preuve en est qu'il y a neuf ans, au début de l'opération militaire française, les djihadistes et autres entrepreneurs de violence étaient présents sur 10 % du territoire malien alors qu'aujourd'hui, près de 90 % est classé en zone dangereuse. Outre les cinquante-neuf militaires français tués auxquels nous devons rendre hommage pour leur engagement, il faut rappeler que pour la seule année 2021, il y a eu 4 838 victimes africaines, sans compter les 2,2 millions de personnes déplacées internes et les 200 000 réfugiés. Nous ne pouvons que constater que le peuple malien...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

C'est une nuance fondamentale à saisir si l'on veut pouvoir mener avec justesse nos futures actions diplomatiques auprès des autorités maliennes. C'est pourquoi, monsieur le Premier ministre, il est impératif que vous preniez enfin la mesure du drame que la France a suscité là-bas. Le redéploiement des troupes françaises dans les États voisins du Mali est une nouvelle preuve de votre incompréhension totale du terrain. Changez de logiciel. Arrêtez d'écouter les multinationales françaises qui veulent maintenir leur domination économiq...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin :

J'ai l'honneur de présider, depuis 2017, le groupe d'amitié France-Mali de l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, je souhaite vous parler de ce que je connais et notamment de ce lien concret et solide que nous entretenons avec le peuple malien. Depuis le putsch de l'été 2020, il n'y a plus d'Assemblée nationale au Mali, plus d'ambassadeurs à Paris ou à Bamako. Comme la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l'Union africaine et l'ensemble de l'Union e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille :

Je voudrais poser trois questions et faire une suggestion. La première de mes interrogations concerne les deux mois qui viennent de s'écouler. C'est en effet depuis la période de Noël que nous avons eu connaissance de la présence de mercenaires du groupe Wagner au Mali. Alors que nous avions nettement indiqué que ce point constituait pour nous une ligne rouge, pourquoi n'avons-nous pas tiré la seule conclusion qui s'imposait en annonçant immédiatement notre départ ? Ce déni de réalité est aussi incompréhensible que coupable. En refusant de nous rendre à l'évidence, nous avons sapé notre crédibilité. Un départ pris à notre initiative n'était-il pas plus acceptab...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

...ts qui ont frappé notre continent ces dernières années. L'engagement de la France au Sahel, que constitue l'opération Barkhane, est une des illustrations de cette situation dans laquelle, finalement, de part et d'autre de la Méditerranée, la sécurité des uns répond à la sécurité des autres. Pour ce qui la concerne, la France a pleinement assumé son rôle. Premièrement, à la demande des autorités maliennes, en 2013, au temps de l'opération Serval, notre pays a fait preuve d'initiative pour éviter – ne l'oublions pas – que ne s'installe un califat djihadiste au Mali. Deuxièmement, dans le cadre de l'opération Barkhane, à partir de 2014, la France a déployé une opération d'appui, de soutien et de coopération auprès des armées des pays de la région qui le souhaitaient. En lien avec le G5 Sahel et...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

... non des affaires uniquement européennes, mais des valeurs universelles qui intéressent tous les continents, à commencer par le continent ami qu'est l'Afrique. La France que l'on aime est celle qui met tout en œuvre pour lutter, partout et toujours, contre le terrorisme. C'est en répondant à ces trois exigences que le président François Hollande a fait le choix d'engager les forces françaises au Mali, d'abord avec l'opération Serval, dès janvier 2013, puis en août 2014 avec l'opération Barkhane. L'armée malienne ne représentait alors que 7 000 soldats, lesquels étaient incapables de faire face à l'expansion des groupes terroristes qui avaient déjà imposé la terreur aux populations du nord du Mali et qui, à terme, menaçaient l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. Par son intervention, la France a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

Au Mali, le groupe Wagner représente plusieurs centaines de soldats qui, au-delà des opérations militaires, contribuent à renforcer un sentiment anti-Français. En cela, ils sont aidés par l'ambassadeur de Russie à Bamako, Igor Gromyko, dont le nom est un doux rappel de la période soviétique.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

...France est aujourd'hui confrontée à plusieurs questions. Il nous faut tout d'abord définir notre objectif. En 2013, nous étions intervenus dans l'intention d'empêcher la progression des groupes djihadistes vers Bamako. Nous devons désormais préciser où commence et où s'arrête l'action de la France. Si le Président de la République a annoncé que « le cœur de l'opération Barkhane ne serait plus au Mali, mais au Niger », l'opposition politique nigérienne s'est déjà positionnée contre ce projet et plusieurs manifestations ont eu lieu dans ce pays et au Burkina Faso. Face à la progression du sentiment anti-Français et au risque de coup d'État, il est nécessaire d'anticiper les différents scénarios. Ce qui vient de se passer au Mali ne doit pas se reproduire et nous devons dès à présent, tout comm...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Nadot :

...feste du pouvoir central parisien de – déjà – « balkaniser » l'Afrique noire et de régler assez mal « la nature des liens » qui devaient « unir les peuples d'Afrique au peuple de France », Léopold Sédar Senghor terminait néanmoins son discours par une note d'espoir : « Je vous dis que la France est un arbre vivant ; ce n'est pas du bois mort promis à la cognée ». La récente gifle infligée par le Mali au Gouvernement français nous dit autre chose. En vous présentant bien trop tardivement devant le Parlement, parce qu'il est trop tard, vous vous êtes privés de l'avis éclairé du peuple de France, qui vous aurait dit il y a déjà fort longtemps que c'en est assez de cette guerre. Le Mali, pays souverain, nous demande de partir. Notre seule solution est donc d'obtempérer. Mais le mal est fait. La ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Nadot :

Monsieur le Premier ministre, comment caractériseriez-vous une puissance étrangère qui viendrait abattre sur notre territoire dix-neuf civils français par erreur ? Rien ne sera plus jamais possible avec le Mali et au Sahel sans excuse officielle de la France ni réparation, même si nous y avons commis l'irréparable. À l'heure où le bruit des bottes monte du côté de la Russie, comment penser les défis de demain sans l'Afrique depuis ce petit pays qu'est devenue la France ? Monsieur le Premier ministre, je veux vous dire que les citoyens de tous ces pays d'Afrique ou des diasporas vivant en France, bien q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Force est de constater que l'intervention militaire menée au Mali par les forces françaises était dans l'impasse. La situation humanitaire, sociale et démocratique du Mali relève de la tragédie pour les civils et pour nos soldats, nos journalistes et nos humanitaires qui y ont perdu la vie, et dont je tiens à honorer la mémoire. Face aux organisations terroristes, l'action de nos forces armées s'est révélée inefficace : rien qu'en 2021, près de 2 000 civils on...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSereine Mauborgne :

...l, car elles démontrent clairement que le redéploiement en cours ne constitue en rien un échec. Le rapport d'information sur l'opération Barkhane que j'ai rédigé avec Nathalie Serre a démontré la succession d'adaptations du format d'engagement de nos forces ; néanmoins, il est vite devenu obsolète – six jours après son dépôt, un coup d'État avait lieu au Tchad puis un autre, un mois plus tard, au Mali –, ce qui nous a infligé une petite leçon de modestie. Le monde bouge, les événements de ces dernières vingt-quatre heures à l'Est le prouvent encore une fois ; cela nous invite à aborder les questions internationales avec prudence tant le contexte change rapidement. Les événements obligent à réviser en permanence nos actions dans les fameux trois piliers : la diplomatie, le développement et le m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude de Ganay :

 « Retrouver l'intégrité territoriale de tout le Mali. Aucune ville, aucun village ne doit être occupé par les terroristes et échapper à la souveraineté du Mali », tel était l'objectif de l'opération Serval, selon les termes du discours du 2 février 2013 prononcé par le Président de la République François Hollande à Bamako, devant une foule qui brandissait des drapeaux français. Neuf ans plus tard, les manifestations à Bamako sont ponctuées de sloga...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Ballet-Blu :

Alors que notre engagement au Sahel connaît une importante réorganisation, il importe de rappeler que notre action dans la région passe aussi par des opérations européennes et internationales. N'ayons pas peur de le répéter : la France n'est pas seule dans la lutte contre le terrorisme qui touche l'Afrique subsaharienne. La task force Takuba, l'EUTM Mali, la MINUSMA sont autant de missions où nous sommes présents et engagés avec nos partenaires, non seulement africains, mais aussi européens et mondiaux. Ainsi, dès 2013, à la demande du gouvernement malien et sur la base de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU, les États membres de l'Union européenne s'étaient entendus sur le lancement d'une mission de formation au profit des forces...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

Les orateurs qui m'ont précédée l'ont rappelé : l'action de la France au Sahel est à la croisée des chemins. Notre retrait du Mali nous amène à la redéfinir en profondeur. Je m'associe aux hommages à nos soldats morts au combat. Leur sacrifice n'est pas vain. Notre dispositif militaire dans la région, aux côtés de nos alliés du G5 Sahel et de nos partenaires européens, a porté un coup sérieux aux mouvements extrémistes. Ces opérations militaires ne doivent pas faire oublier que notre action repose sur un volet « développeme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Ce débat, nous le devons aux cinquante-neuf soldats français morts au combat et à tous les morts civils et militaires du conflit. Ce débat est nécessaire. Il éclaire une page de la longue histoire qui unit nos deux peuples. Il éclaire une lutte commune contre le terrorisme, car le Mali a fait appel à la France au nom de l'état de droit, d'un accord entre nos deux pays et d'une démocratie menacée. C'est donc un combat juste, pour préserver une culture séculaire, celle des manuscrits mythiques de Tombouctou, Djenné, Gao, Kayes ou Ségou, celle que nous a transmise Amadou Hampâté Bâ, dans la belle langue française. C'est enfin le combat pour un islam africain ouvert. Tout cela éta...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

...du G5 Sahel. Nous y poursuivons ensemble un même objectif : mieux contrôler la coopération civile et militaire entre l'Europe et ces pays. Les coups d'État ne doivent pas ralentir cet effort. Ensuite, la bonne gouvernance doit impliquer la société civile, en premier lieu les organisations de femmes, de jeunes et de militants des droits de l'homme. Pour conclure, si nos militaires se retirent du Mali, nous n'abandonnons pas les Maliens. La France, l'Europe et l'Afrique partagent un avenir commun. Et cela ne changera pas car, comme on dit à Bamako : « Le mariage n'est pas un fagot de bois dont on peut se débarrasser à tout moment. »