Interventions sur "migratoire"

421 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...ile, qui devrait être offerte à des personnes dont la vulnérabilité n'est pas nécessairement liée à leur pays d'origine » mais permet en fait d'élargir le droit d'asile européen, alors même que les pays membres n'arrivent pas à s'entendre sur le droit en vigueur aujourd'hui. Élargir les possibilités d'accueil au sein de l'Union européenne ne me semble donc pas souhaitable, à l'heure où une vague migratoire importante risque à nouveau d'arriver, en provenance de Turquie notamment.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Notre ordre du jour appelle maintenant l'examen des crédits de la mission Immigration, asile et intégration, dont la rapporteure pour avis est Valérie Boyer. Je ne doute pas qu'un certain nombre de ses propositions vont créer du débat. Je l'ai dit et redit dans l'hémicycle, sur la question migratoire, nous devons changer de paradigme. Nous devons penser une politique globale qui ne soit plus l'apanage d'un seul ministère. Nous devons recentrer le droit d'asile, faute de quoi il mourra, alors que c'est un droit fondamental. Nous devons poser sur la table l'ouverture de voies économiques légales avec des visas multiples, c'est-à-dire favoriser les allers et retours, faute de quoi nous n'arriver...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure pour avis :

Madame la présidente, je partage l'intégralité de vos propos, même si ma présentation ne reprendra pas les quatre points que vous venez d'évoquer. D'évidence, sur les questions d'asile et d'immigration, il est urgent de changer de paradigme. Il y va de l'unité nationale et de la paix sociale. La France est aujourd'hui confrontée à un véritable défi migratoire, et ce ne sont pas des successions de discours qui nous permettront d'y faire face. Je rappellerai que dans les années 1960, le grand démographe Alfred Sauvy avertissait déjà que le phénomène de l'immigration de masse extracommunautaire aurait des conséquences civilisationnelles, sociales, économiques et sécuritaires majeures et probablement hautement sismiques si des mesures de sélection et de c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure pour avis :

... notre pays. Ils ne sont pas pleinement efficaces et représentent une très lourde charge pour les finances publiques. Par ailleurs, certains d'entre eux ont le tort de contribuer à l'attractivité de la France aux yeux des candidats à l'immigration et de favoriser un « tourisme médical ». Avant de détailler le régime de protection social des étrangers en France, je ferai le point sur la situation migratoire en Europe et en France, parce que, là aussi, la France occupe une position atypique. Vous le savez, en dépit d'une diminution d'environ 29 % des mouvements migratoires vers l'Europe par rapport à l'an passé, la France demeure exposée à une forte augmentation des demandes d'asile conduisant à une véritable saturation du système. En 2018, la France a enregistré 123 000 demandes d'asile – record ab...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Clément :

...immigration. Les crédits de la mission Immigration, asile et intégration augmentent globalement de 162 millions, en hausse de 9,8 % par rapport au budget passé. L'évolution à la hausse de ces crédits est en partie le reflet de l'augmentation du nombre de personnes ayant obtenu l'asile dans notre pays. Rappelons que pour élaborer la loi de finances pour 2019 et adapter aux évolutions du contexte migratoire les crédits de la mission relatifs à l'asile, le Gouvernement avait retenu une hypothèse faible d'augmentation de la demande : 10 % seulement en 2018 et 0 % en 2019 et 2020. En réalité, les chiffres ont été relativement différents. Il convient, en conséquence, que les moyens budgétaires suivent. La hausse du budget du programme « Asile et immigration », d'à peine plus de 100 millions, n'est dès l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Lenne :

Depuis le début du quinquennat, le Gouvernement et le groupe La République en Marche regardent en face la politique migratoire avec l'engagement de faire évoluer le cadre européen, ou encore, à travers la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, promulguée en septembre 2018. Plus récemment, lors de la déclaration du Gouvernement sur la politique migratoire de la France et de l'Europe, de nouvelles orientations ont été présentées par le Premier ministre. Les objectifs pour...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Fanget :

... notre groupe, au travers de l'implication personnelle de notre présidente, a rappelé que la solution ne pouvait passer que par une redéfinition de la politique d'immigration dans son ensemble. Nous faisons tous le constat de l'inefficacité de la politique de reconduite à la frontière, de notre incapacité à faire appliquer les lois que nous votons et de notre manque d'anticipation des phénomènes migratoires, dont nous savons qu'ils vont s'amplifier dans les années à venir. Nous accorder sur ce constat, c'est nous donner également les moyens d'y répondre. C'est pourquoi nous saluons la hausse globale du budget de la mission, même si elle recouvre de fortes disparités entre les différents programmes. Dans vos propositions, nous vous savons gré, Madame la rapporteure, de traiter de sujets variés qui ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Dumont :

..., je ne peux que regretter l'étude partielle et partiale du sujet et un mélange odieux de l'immigration régulière, de l'immigration irrégulière et de l'asile. Faut-il ici, en commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, comme l'a dit Jean-Michel Clément, faire le distinguo entre un migrant et un réfugié ? L'asile ne peut pas être une variable d'ajustement de la politique migratoire en France. Cela ne répond qu'à nos engagements internationaux de la convention de Genève. Le rapport traite de sujets importants mais essentiellement sous l'angle financier, qu'il s'agisse des flux, de la santé ou des mineurs isolés étrangers. Je partage certains constats, tels que la non-sincérité du budget de l'asile, la nécessité de revoir le dispositif d'accueil des MNA, qui ne peut être lai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure pour avis :

...ficiaires de 100 000 personnes. La situation est identique à Maripasoula, en Guyane. Il faut être réaliste. Quand le Président de la République propose d'expulser les clandestins, il n'en expulserait qu'un tiers, bien loin des besoins de Mayotte, ce territoire au bord de l'explosion sur tous les plans. Il est franchement lamentable que nous en soyons là aujourd'hui. Quant à la maîtrise des flux migratoires, elle nécessite une volonté politique. Madame Lenne, le délai moyen de transfert d'un dossier de l'OFPRA est de cent cinquante jours, soit quatre mois et vingt-huit jours. Après une amélioration, en 2017, des délais de demandes d'étude, on constate une nouvelle dégradation. Vous trouverez à la page 33 du rapport des précisions sur une augmentation de plus d'un mois et demi, compte tenu du dévoi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure pour avis :

...és à des demandes relevant du médico-social mais aussi à des maladies chroniques, au premier rang desquelles, le diabète, première maladie dans le monde. Il n'est pas possible que la France puisse soigner gratuitement, dans ces conditions, des maladies chroniques. Des pays développés comme l'Espagne ou l'Allemagne ne les prennent pas en compte. Si nous avons autant de différence en termes de flux migratoire avec les autres pays européens, c'est évidemment pour des raisons de santé et d'hébergements sociaux. Les aides délivrées sont détaillées à la page 22 du rapport. Les aides pour relocalisation en Afrique peuvent atteindre 6 000 euros pour quelqu'un créant une entreprise ou un petit boulot, contre 600 à 1 500 euros pour des pays sans visa. Je vous invite à prendre connaissance de la générosité fra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

...tions très nombreux pour l'audition de M. Bertrand Badie, comme l'a rappelé ma collègue Marion Lenne, qui était « décoiffante ». Je remercie beaucoup Mme la présidente de l'avoir organisée, car nous avons été parfaitement éclairés par son propos. Nous ne sommes ni naïfs ni cruels, nous sommes inscrits dans notre époque. Nous avons l'ambition chevillée au corps et au coeur de prendre les problèmes migratoires dans le bon sens. Nous accueillons. Ma collègue Marion Lenne a parfaitement décrit ce que nous avons mis en place. Nous sommes en désaccord complet avec votre rapport, fût-il budgétaire, et avec les propos que vous avez prononcés. En revanche, nous soutenons les crédits et nous les voterons. Ils nous semblent essentiels et en cohérence parfaite avec la politique que nous menons.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

De toute manière, vous ne courez aucun risque de mettre au jour des fissures dans votre majorité, puisqu'il n'y aura pas de vote, ce que je trouve regrettable. Monsieur le Premier ministre, la politique migratoire de la France et de l'Europe est un sujet dont nous devons parler sans naïveté, sans angélisme, avec courage et esprit de responsabilité. Il faut donc dire la vérité aux Français : nous ne sommes pas devenus la première destination migratoire, c'est vrai, mais selon Eurostat, nous figurons à la onzième place par rapport au nombre d'habitants. Nous ne sommes d'ailleurs pas devenus non plus le pays...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

...us les ans, afin de ne pas laisser l'impression qu'il y aurait quoi que ce soit à cacher, mais au contraire manifester une volonté de bâtir quelque chose en commun. Cette volonté doit d'abord s'inscrire dans un cadre européen : vous l'avez dit, je n'y reviendrai donc que brièvement. Nous avons tant tardé à partager la garde de nos frontières extérieures ! Nous ne l'avons fait que face à la crise migratoire liée aux événements en Irak et en Syrie. Le manque de volonté politique de ceux-là mêmes qui contestaient l'Europe, et lui contestaient la possibilité de protéger nos frontières, a plongé nos pays dans une crise dont certains ont bien du mal à sortir – je pense évidemment, monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, à nos amis italiens. Au droit d'asile qui doit être harmonisé s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

Vous nous invitez aujourd'hui à un grand débat national sur la politique migratoire. Très bien. Je sais que nous sommes très nombreux dans cette assemblée à connaître ces questions dans nos circonscriptions et à avoir visité au moins une fois un camp de migrants, ce qui nous a permis de prendre conscience de leurs conditions d'hébergement. Ce débat doit être abordé avec lucidité mais avec un prisme politique qui ne peut pas être, selon moi, celui auquel nous invite le Président ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

Votre majorité s'érige en rempart contre l'extrême-droite, mais vous en devenez la passerelle ! La politique migratoire concerne avant tout des êtres humains, qui ont un nom, un visage et une histoire. Pour ma part, j'ai visité le centre d'accueil pour mineurs isolés de Pantin. J'étais encore, mercredi dernier, à la porte de la Chapelle à Paris, pour rencontrer les demandeurs d'asile du campement de migrants et pour me rendre sur la fameuse colline. S'agissant des campements de migrants dressés à travers la Franc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

On refuse d'accéder à leurs revendications sociales sous prétexte qu'ils sont en situation irrégulière. Que fait le Gouvernement contre ces grandes entreprises qui entretiennent l'esclavage moderne pour démultiplier leurs profits ? Pourquoi n'obtenons-nous pas de réponse de votre part ? Nous avons bien conscience qu'il ne suffit pas de dénoncer votre politique migratoire. C'est pourquoi nous vous proposons des solutions réalistes : instaurer un visa humanitaire européen, instituer un droit effectif de l'hospitalité, créer un fonds européen d'accompagnement des collectivités locales, anticiper les migrations climatiques, établir des coopérations médicales avec certains pays, assurer un accès effectif et gratuit aux services préfectoraux, conformément à la loi, et,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

...jaunes qui voulaient, eux, parler de justice fiscale, de salaires et de service public. Comment ne pas supposer que, sans réponse sur ces sujets qui forment le premier rang des préoccupations des Français, vous songiez à dégainer la martingale d'un débat sur l'immigration ? C'est une tentation d'autant plus dangereuse que vous engagez ce débat dans la plus extrême confusion, mélangeant politique migratoire et droit d'asile, mais aussi ségrégations sociales et territoriales. La confusion vient aussi de ce que certains membres du Gouvernement déclarent attendre de ce débat qu'il « arme notre pays ». Mais contre qui faut-il s'armer ? Comment ne pas comprendre que ce sont d'abord nos compatriotes issus de l'immigration, certains depuis trois, quatre ou cinq générations, qui sont la cible d'un tel disc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Le débat que nous ouvrons aujourd'hui ne prendra pleinement son sens que s'il ouvre la voie à une refondation de la politique migratoire et de la politique d'intégration, en France et en Europe. Ce débat n'est pas seulement inédit par sa forme, appelée à devenir un rituel. Il n'est pas uniquement la réalisation de la promesse faite par le Président de la République à l'issue du grand débat national. Il n'est surtout pas un débat pour tout dire et ne rien décider.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

...n, sous la quadruple influence des migrations politiques, démographiques, économiques et climatiques. Notre manière d'y répondre est aujourd'hui déphasée par rapport à ces enjeux, à leur complexité et à leur imbrication. De là vient l'impérieuse nécessité de faire preuve d'audace. C'est le deuxième point que je souhaite aborder. Il est temps que nous changions d'échelle pour appréhender le sujet migratoire dans toute sa complexité. C'est pour le groupe La République en marche l'enjeu de ce débat et, plus encore, du travail que nous souhaitons conduire avec votre gouvernement, monsieur le Premier ministre. Je n'ai aucune raison de nier les différentes sensibilités qui traversent notre famille politique, ayant toujours considéré que c'était, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, sa force et ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Mais je peux ici témoigner qu'elle se retrouvera unanimement dans un projet de transformation embrassant tous les aspects de la question migratoire, y compris les plus complexes et les plus dérangeants, dès lors que ce projet s'assigne deux objectifs, auxquels je vous sais acquis : d'abord, le respect scrupuleux des valeurs qui sont les nôtres ; ensuite, la possibilité qui nous sera donnée d'échapper, enfin, aux postures, aux instrumentalisations et aux manoeuvres d'évitement qui ont fossilisé le débat public, au détriment de l'efficacité et...