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Je veux donc vous rappeler combien il importe de donner la priorité aux plus fragiles, de donner plus à ceux qui ont moins, donc de garantir vraiment – ou notamment – que les représentants des territoires de montagne siègent au conseil d'administration de la future agence. Redondance étant mère de compréhension, je pense que nous avons été compris – entendus, je ne sais pas.
Madame la ministre, vous avez voulu préciser à cet alinéa que le conseil d'administration favorise une juste représentation des territoires métropolitains et ultramarins. C'est très bien pour les ultramarins, mais vous opposez les territoires ultramarins et les territoires de montagne puisque vous ne mentionnez pas ces derniers. Or ces deux types de territoires méritent que leur spécificité soit reconnue : puisque vous la reconnaissez pour le premier, faites de même pour le second et acceptez cet amendement !
S'il existe des territoires qui, aujourd'hui, ont légitimement le sentiment d'être oubliés par la République, ce sont bien ceux dont nous parlons. Ce n'est pas un hasard si le mouvement des gilets jaunes est né de la ruralité et particulièrement de la montagne.
Nous ne pouvons pas accepter que, parmi les territoires représentés au sein du conseil d'administration, soient mentionnés l'ensemble des territoires nationaux dans leur diversité, les territoires insulaires – ce qui peut s'entendre, car la France a une grande façade maritime – , mais non, de manière spécifique, les territoires de montagne. Vous êtes en train d'oublier une population qui ne le comprendra pas. L'Association nationale des élus de montagne revendique donc légitimement que les élus de montagne fassent l'objet d'une attention particulière. Je crois cela juste, madame la ministre.
Il vise également à défendre la montagne. Madame la ministre, qu'entendez-vous précisément par « juste représentation » ? Sur quel critère allez-vous vous fonder pour la déterminer : démographique, de superficie ? La ruralité, ce sont 80 % du territoire français et 20 % de la population !
Je vais faire du harcèlement, comme mon ami Fabrice Brun ! Cet amendement vise à inscrire les territoires de montagne au nombre de ceux qui seront représentés au conseil d'administration. Mais allons un peu plus loin : ce débat sur la gouvernance du conseil d'administration et sur les réalités montagnarde, insulaire et ultramarine soulève un vrai problème.
Si une différence d'appréciation se manifeste, c'est que nous voulons nommer ce qui a été reconnu par la loi – la loi montagne, les dispositions relatives aux territoires ultramarins, les clauses d'insularité – et que l'on refuse de faire apparaître au sein du conseil d'administration de l'ANCT, dont les territoires et leur spécificité sont pourtant le principal objet. Cette divergence d'appréciation a quelque chose de culturel.
Je voudrais profiter de cette ambiance exceptionnellement bonne pour dire à la ministre – qui n'est pas celle qui s'en occupe, mais qui est tout de même la ministre des territoires – , puisque l'on parle de la montagne, qu'il ne faut plus faire ce qui a été fait une fois encore, une fois de trop : nous mettre des ours n'importe comment.
C'est une blessure très grave, un véritable viol. Il ne faut pas recommencer. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce point. Ensuite, on a parlé tout à l'heure du poids des territoires ruraux et de la montagne. Mais ce poids, qui a été réel, n'existe plus du tout aujourd'hui. À l'heure des communautés XXL, quel est le poids du maire d'une commune de 10 000 ou de 15 000 hectares ? Il est nul ! Quant aux conseillers départementaux, si leur création a bien sûr autorisé les binômes, regardez les territoires dont ils sont chargés : on ne les voit plus, on ne peut plus les voir ! Et combien y en a-t-il de mo...
Nous devons nous intéresser aux territoires de montagne car c'est en leur sein que l'on souffre des fractures territoriales. Les mentionner contribue à résorber ces dernières. La rapporteure a cité Prévert ; cela me fait penser à ces quelques mots du poète : « Si quelqu'un vous dit : "Je me tue à vous le répéter", laissez-le mourir. » J'espère que cela n'arrivera pas avec la montagne, car la montagne, ça vous gagne !
Permettez-moi un dernier amendement sur la montagne. Même si nous sommes proches de la surdose, nous ne pouvons pas laisser le monopole de la montagne à une seule partie de l'hémicycle ; c'est pourquoi je me permets d'en rajouter.
L'alinéa 7 précise que la diversité des territoires métropolitains et ultramarins est représentée au conseil d'administration. Si vous l'avez rappelé, madame la rapporteure, les dispositions prévues ne comportent toutefois pas l'assurance de la représentation des territoires de montagne. Or ces derniers comportent des spécificités entraînant des problèmes propres, qui nécessitent une présence au sein du conseil.
… qui ont aspiré l'ensemble des autres territoires – montagnes, bords de mer, communes rurales, villes moyennes, villes urbaines les plus pauvres. Au bout du compte, à part les métropoles et les endroits où se trouvent les circonscriptions des députés de la République en marche, tous les territoires ont été abandonnés.
… même si je le souhaite. Il faut arrêter de prendre soin des endroits qui vont très bien. Arrêtons de prendre soin des riches, des cadres supérieurs, qui vont très bien et n'ont pas besoin de l'État pour être en cohésion, et occupons-nous de tous les autres. Si l'Agence y contribue, alors nous aurons servi à quelque chose, qu'on soit en montagne ou en bord de mer.
Il concerne lui aussi la composition du conseil d'administration de l'ANCT. Notre collègue Martial Saddier propose la présence d'un élu de zone de montagne – ce qui n'étonnera pas de sa part – et un élu de zone frontalière. De nombreux territoires sont en effet concernés à la fois par les deux types de zones. Vous pouvez considérer que j'ai défendu les amendements nos 39 rectifié et 40 rectifié.