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Au-delà de l'aberration économique, ces deux privatisations sont des non-sens, des erreurs stratégiques. C'est d'abord vrai pour la Française des jeux. Si la puissance publique est capable de trouver un équilibre entre la lutte contre les addictions et la protection des joueurs, d'une part, et l'optimisation du produit des jeux, d'autre part, une société privée n'aura pas les mêmes exigences et ne voudra pas supporter les dépenses liées à la prévention ...
...ment du sport ; cela provient des prélèvements sur ses jeux de loterie, de grattage et de paris sportifs. Il est vrai que le Gouvernement a ramené ces taxes affectées de 220 millions d'euros en 2017 à 93 millions d'euros en 2018, pour la seule Française des jeux. Ce coup de rabot inquiète le monde sportif et fait craindre un désengagement de la Française des jeux dans le financement du sport. La privatisation d'Aéroports de Paris est, elle aussi, une erreur stratégique, et même doublement stratégique. Tout d'abord, ADP est un service public national au sens du préambule de la Constitution de 1946. À ce titre, l'entreprise doit demeurer propriété de la collectivité. De plus, ADP est un aménageur, au coeur du projet d'aménagement du Grand Paris et de la région francilienne. C'est aussi pour cette rais...
...espère que vous prévoirez une évaluation au fil de l'eau de l'efficacité de ses mesures économiques. Pourquoi renvoyer le texte en commission ? Tout simplement parce que, si nous votons certaines dispositions, le Parlement se verra dessaisi de certaines questions majeures. Boris Vallaud a regretté l'absence d'une étude d'impact sérieuse en termes économiques, financiers, sociaux et sociétaux des privatisations envisagées : celle d'ADP, celle de la Française de jeux – dont j'ai évoqué en commission les conséquences en matière de santé publique – , ainsi que la cession d'actifs d'Engie. Vous n'envisagez aucun scénario alternatif. On pouvait cependant imaginer d'alimenter le fonds pour l'innovation de rupture avec des dividendes et non en bradant le patrimoine national. Pourquoi renvoyer le texte en com...
... car nous nous opposons à sa philosophie, qui consiste à toujours dissocier l'intérêt général et le monde économique. Or, si elle n'est pas au service d'une société plus juste, la prospérité d'une économie ne peut rencontrer l'assentiment de la communauté nationale. Les Français approuveront-ils des lois qui favorisent le développement économique si celui-ci est source – par la dérégulation, les privatisations, la différenciation entre la rémunération et le salaire, et l'affaiblissement de la protection sociale – d'une croissance, qui, si elle fait augmenter les dividendes, creuse les inégalités et paupérise la société ? Réconcilier l'entreprise et la société, c'est au contraire prévoir plus de règles. La règle sert non à empêcher l'initiative mais à orienter et à faire valoir l'intérêt général.
Monsieur Vallaud, vous avez évoqué un certain nombre de points. Certains concernent les privatisations. J'ai eu l'occasion d'en parler en défendant la motion de rejet préalable. Le premier dossier concerne la Française des jeux. Des questions importantes se posent sur l'activité qu'exerce cette société. On ne peut pas raisonner sur les jeux d'argent, les jeux de hasard, sans tenir compte des addictions qu'ils peuvent susciter. Il faut s'assurer que tous les moyens permettant de lutter contre les...
Si j'ai bien compris son argumentaire, M. Vallaud veut renvoyer le texte en commission parce que celui-ci prévoit des deux privatisations : celle d'ADP et de la Française des jeux. Je lui ferai d'abord remarquer avec humour que le gouvernement qui a le plus privatisé est le gouvernement socialiste. Vous prétendez, mon cher collègue, que les privatisations sont mauvaises en soi. Quand ils étaient au pouvoir, vos amis pensaient l'inverse !
Je tiens à rappeler deux points. D'abord, la société ADP s'est déjà internationalisée. L'ignorez-vous ? Bien que publique, elle a racheté la plate-forme d'Istanbul. Elle possède des plateformes en Afrique. Pourquoi prétendre que la privatisation est une opération affreuse, qui va mener à l'internationalisation ? Celle-ci existe déjà, et c'est une très bonne chose. On peut d'ailleurs rêver d'une société ADP européanisée, qui regrouperait plusieurs groupes de plateformes.