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...luées, des problèmes de santé et un effondrement du nombre de pollinisateurs. À cet égard, la réflexion devrait concerner toutes les autres cultures, notamment l'apiculture. Troisièmement, un député du groupe LaREM a déclaré tout à l'heure qu'il s'agit d'une situation exceptionnelle. La jaunisse de la betterave ne date pourtant pas d'aujourd'hui : en 1988, en Centre-Val de Loire, une invasion de pucerons avait fait baisser de 25 % la production de betterave sucrière. Malheureusement, nous allons avoir des hivers de plus en plus doux, du fait d'un dérèglement climatique durable. Ne brandissons donc pas une fausse solution. Nous ne disons pas qu'il ne faut pas aider les producteurs de betterave sucrière, au contraire ! Aidons-les, mais sans mettre dans l'environnement des produits qui y resteront ...
...pour les autres » ne résoudra pas les problèmes. Ce texte répond à deux objectifs. Tout d'abord, sécuriser la production française de sucre, qui a une importance économique réelle, en particulier dans nos territoires ruraux, et qui a contribué à la souveraineté alimentaire et énergétique française. En raison d'un hiver exceptionnellement doux, certaines régions ont subi des attaques massives de pucerons verts qui ont transmis aux plantes le virus de la jaunisse – en fait, quatre virus différents, ce qui complique considérablement la recherche d'alternatives. Cette jaunisse, qui empêche la photosynthèse et le développement normal des betteraves, a entraîné de très fortes pertes de rendements avec, pour conséquence, des pertes de revenus mais aussi le risque que les agriculteurs renoncent à plan...
Ce projet s'inscrit dans un contexte particulier et fait suite à l'interdiction de l'utilisation des produits phyto contenant des néonics à compter de 2018. Vous le savez, la filière de la betterave sucrière a fait face en 2020 à une invasion de pucerons verts qui ont contaminé les cultures et ont provoqué la jaunisse de la betterave. Selon les régions, comme en Île-de-France et en Centre-Val de Loire, les pertes économiques peuvent dépasser 30 %. C'est sur la base de ces chiffres que les agriculteurs décideront ou non de planter des betteraves l'an prochain. Ils ne sont pas les seuls touchés par cette crise. L'industrie sucrière dépend forteme...
Par ailleurs, monsieur le ministre, je salue votre courage. Dès le mois d'avril, lorsque la betterave commence à sortir de terre, les planteurs, les agriculteurs nous ont alertés sur l'arrivée précoce des pucerons verts. Les Républicains sont montés au créneau à plusieurs reprises et je vous ai saisi dès votre nomination. Vous m'avez alors fait part des difficultés pour autoriser une dérogation, la loi ne le permettant pas, et beaucoup de « diseux », comme on dit chez moi, auraient mis la poussière sous le tapis et ne se seraient pas risqués à rouvrir le dossier législatif. Vous l'avez fait et c'est tout ...
...cologique, substituer au sucre français du sucre produit en Europe selon des normes moins exigeantes ne serait pas une avancée. Je rappelle aussi que depuis l'interdiction des néonicotinoïdes, les betteraviers se sont rabattus sur les pyréthrinoïdes. Or les pyréthrinoïdes ne sont pas utilisés sur la graine, mais pulvérisés. Plusieurs pulvérisations sont nécessaires, bien qu'insuffisantes, car les pucerons se trouvent sous les feuilles épaisses de la plante ; tous les insectes volants à proximité, comme les coccinelles, sont éradiqués, à la différence des pucerons qui, profitant de l'absence de prédateurs, continuent de se multiplier. Cette pratique est encore plus destructrice de la biodiversité et ce texte permettrait de la faire cesser. Prévoir cette dérogation, c'est se replacer au même nivea...
J'essaierai d'apporter, dans un débat souvent passionné, une réponse pragmatique aux cinq questions que les citoyens qui nous regardent aujourd'hui peuvent se poser. Sommes-nous capables, face à l'invasion de pucerons, de cultiver des betteraves sans néonicotinoïdes ? Non. Pouvons-nous sauver les 46 000 emplois et les 25 000 agriculteurs qui vivent de la filière et la font vivre sans demander cette dérogation ? Non. En admettant l'abandon de la filière sucrière française, pourrions-nous importer et consommer du sucre plus sain, sans néonicotinoïdes ? Non. Allons-nous voter une dérogation non limitée dans le t...
... Natura 2000 – ils sont eux-mêmes contaminés aux néonicotinoïdes. Estimant que le législateur a fait l'erreur de croire que l'on pouvait se passer des néonicotinoïdes, vous mettez en avant une situation d'urgence, celle de la filière betterave. Il serait intéressant de commencer par déterminer de quoi cette filière est victime. Il semble que c'est la suppression des quotas européens, plus que le puceron, qui a entraîné la fermeture de quatre sucreries en France. Il semble que le changement climatique a aussi sa part dans les pertes de rendement : sur les 15 % de pertes cette année, 8,5 % seraient liés aux pucerons, le reste à la sécheresse et aux ravageurs – phénomène lui-même lié au changement climatique. Si vous additionnez les déserts biologiques nés de l'utilisation, des années durant, des n...
Lorsque l'interdiction totale a été discutée en 2016, le problème de la filière betteravière a été soulevé, et certains ont expliqué que cela pousserait à chercher une alternative. Cependant, et malgré les efforts des chercheurs, aucune solution permettant de venir à bout des pucerons n'a été trouvée. Nous examinons aujourd'hui un texte provisoire dont l'objectif est d'éviter l'effondrement. Ce qu'il faut, c'est développer la filière et aller un peu plus loin que l'amendement adopté cette nuit, en gérant mieux les assolements et en maintenant l'interdiction de planter, durant les deux ans qui suivent, des plantes mellifères. Enfin, cessons de croire, nous autres Français, que...
..., mais la disparition pure et simple d'une production française. Plus que jamais, nos concitoyens cherchent à consommer français et local : il faut préserver nos filières. C'est à l'État et à la recherche fondamentale de trouver des alternatives pour demain. Il existerait déjà quelques pistes, dont certaines sont expérimentées par nos voisins européens : des variétés de betteraves résistantes au puceron, des plantes répulsives que l'on pourrait introduire dans l'inter-rang afin d'éloigner les pucerons ou, a contrario, des plantes attractives que l'on placerait en bordure des cultures, pour y capter les pucerons. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dire un mot de ces alternatives ? Cela permettrait sans doute d'apaiser le débat.
Emmanuel Macron avait dit qu'avec lui, il n'y aurait pas de lois de circonstance. Quand il y a eu des manifestations, on a fait la loi anticasseurs ; aujourd'hui, il y a un puceron, et on fait une loi contre le puceron. C'est un constat d'échec. Les scientifiques sont unanimes pour dire que les néonicotinoïdes sont une catastrophe pour l'environnement 7 000 fois plus puissante que le DDT, qui a été interdit en France il y a des années. C'est une véritable bombe atomique, puisque seulement 20 % du produit reste dans la plante et que les 80 % restants partent dans les sols, ...
Je veux d'abord assurer notre collègue Yolaine de Courson de mon soutien : ce qu'elle a subi est absolument insupportable. Je n'ai entendu que des choses justes au cours de la discussion générale. Il est vrai que la betterave subit à la fois une baisse des prix, les conséquences de la sécheresse et l'attaque du puceron. Je partage aussi le constat de l'effondrement de la biodiversité : chaque jour nous le confirme. L'interdiction des néonicotinoïdes en 2016 a été un acte fort. Il ne s'agit pas aujourd'hui de revenir sur cette décision, mais d'admettre qu'elle a été prématurée pour une petite partie de nos cultures : remettons bien les choses en perspective. S'agissant des moyens de compenser les pertes, il fa...
...endu crier. Où sont les engagements des industriels du sucre quant au maintien des emplois, en contrepartie de votre projet de loi sur les néonicotinoïdes ? Nulle part ! Ce sont de faux engagements, comme ceux de General Electric par le passé ; et plus tard, vous n'aurez que vos yeux pour pleurer, car cette filière est confrontée à des problèmes structurels qui vont bien au-delà d'un problème de pucerons. N'oublions pas ensuite que la betterave, c'est une culture sous contrat. Or, lorsqu'il se retrouve à essuyer des pertes, l'agriculteur n'est pas indemnisé ; ce n'est pas acceptable. Que la filière betterave-sucre ne cotise pas au FMSE, ce n'est pas acceptable non plus ; que la jaunisse de la betterave ne figure pas sur la liste des maladies ouvrant droit, cela ne l'est pas davantage. Dans de t...
...s, les agriculteurs ont réalisé trois, voire quatre épandages par pulvérisation de pyréthrinoïdes ou autres insecticides. Si la plante ne recouvre pas totalement le rang, le produit tombe en partie sur le sol, où il est inutile ; si la plante recouvre totalement le rang, il fonctionne comme une bombe à mouches, tuant tous les insectes présents, sauf ceux qui sont les mieux cachés, précisément les pucerons… C'est un phénomène très connu en agriculture : on détruit les prédateurs des pucerons, notamment les coccinelles, car ils sont très mobiles, mais pas les pucerons, cachés sous les feuilles. Du coup, on éradique la faune auxiliaire susceptible de les détruire et leur nombre explose… Ce phénomène est très documenté dans le cas du maïs où le puceron n'est théoriquement pas un problème. Mais les bi...
...par rapport à ce que je disais tout à l'heure au sujet de la filière. J'ai été très surprise de lire dans le plan de recherche de la filière et de l'INRAe qu'un des objectifs est le recueil de données : cela montre assez clairement la fragilité des éléments sur lesquels se fondent le projet de loi et nos débats. Nous discutons de l'impact de la jaunisse sur les cultures et de la localisation des pucerons, mais les informations dont nous disposons sur les ravages provoqués par ces insectes sont loin d'être complètes. Monsieur le président, je souhaite, pour le bien-être de tous, auquel je suis très sensible en temps qu'écologiste, solliciter une courte suspension de cinq minutes.
...régulation. Le groupe socialiste vous a adressé l'été dernier un courrier pour réunir la filière et l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) afin d'envisager une solution économique de compensation qui permette, sur les bases coopératives d'un système mutualiste, la compensation d'un producteur à l'autre, d'une région à l'autre. Vous avez en effet bien expliqué ces déplacements de pucerons est-ouest et nord-sud qui affectent les productions de manière totalement aléatoire. Je suis convaincu que cette solution serait un bon investissement pour assurer la transition écologique qui, adossée à une montée en gamme de type HVE sur le sucre français, nous mettrait en situation d'ici un ou deux ans de conquérir un marché spécifique à valeur ajoutée. À défaut, nous devrons nous contenter ...
Avec les néonicotinoïdes, nous nous retrouvons dans la même impasse qu'avec les antibiotiques en raison des résistances qui apparaissent. On estimait en 2008 que plus de 550 espèces d'insectes – dont, de mémoire, le puceron vert des pêchers – étaient devenues résistantes à plusieurs insecticides. Par ailleurs, l'ANSES admet dans son rapport de 2018 sur les néonicotinoïdes qu'il n'y a pas d'impasse technique pour la culture de la betterave, puisque des produits homologues existent. Par conséquent, continuer à utiliser ces substances, c'est aller dans le mur. D'où mon amendement CE20.
... était l'alternative à la sortie des néonicotinoïdes. C'est l'alternative proposée dans le rapport de l'ANSES, mais que je n'ai jamais défendu. Avec les semences enrobées de néonicotinoïdes, on met partout un produit chimique dans des circonstances que l'on ne connaît pas – on ne sait pas s'il y aura des ravageurs, si l'hiver sera froid ou non, si le printemps arrivera tôt, s'il y aura ou non des pucerons et s'ils auront ou n'auront pas le virus –, sachant que 80 à 98 % de chaque semence va dans le sol et dans l'eau et tue le vivant. On ne peut pas considérer que c'est écologiquement mieux ou moins mauvais que le pyrèthre. Je suis totalement d'accord avec ce qu'ont dit le rapporteur et le ministre sur l'eau et la santé humaine, mais on ne peut pas laisser entendre que la réintroduction des néonic...
...it pas de dire qu'un traitement est mieux qu'un autre. Aujourd'hui, les semences enrobées, ce sont 90 grammes à l'hectare – ce sont des données de la filière, des professionnels. Lorsque l'on se passe de la semence enrobée, deux, trois voire quatre passages d'insecticides sont nécessaires, qui sont fonction de l'évolution de la jaunisse sur les betteraves. Et avec ces épandages, on ne tue pas les pucerons, mais toute la biodiversité. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de remplacer les néonicotinoïdes par des passages d'insecticides, mais d'une dérogation encadrée, accompagnée à la fois d'un contrôle scientifique et d'une évaluation et d'un contrôle parlementaire et d'une évaluation. Cela permettra de trouver dans les trois ans des solutions sur lesquelles on travaille depuis 2016. Je fais partie de ce...
...s modes de production en plaçant les cultures dans un écosystème comportant des ravageurs mais aussi des alliés. La santé des plantes ne peut être pensée de façon isolée. Haies, rotations assez longues, taille raisonnable des parcelles, diverses méthodes de lutte biologique dont la conservation des habitats des auxiliaires, biostimulants, etc. peuvent permettre de mieux réguler les populations de pucerons. Le système actuel est à bout de souffle et il est nécessaire de transformer notre modèle en une agriculture plus moderne et durable. C'est tout le sens de ces deux amendements.