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Il ne me semble donc pas nécessaire d'inscrire l'exclusion de toute sélection dans le texte, puisqu'il n'y a aucune sélection !
En quoi ce texte instaure-t-il une sélection ? Je vais prendre un exemple concret. Je suis un lycéen de terminale : bientôt, on me demandera de faire dix voeux. J'hésite, par exemple, sans pouvoir hiérarchiser mes voeux, entre une licence de sociologie, …
Il faut faire entrer ce paramètre en ligne de compte : les étudiants les plus modestes choisissent les filières les plus courtes possibles, pour rejoindre le plus vite possible le marché du travail ! C'est donc déjà une forme de sélection, que le projet de loi ne fera qu'aggraver.
Nous atteignons dès l'article 1er les limites du fameux « en même temps » que vous ne cessez de préconiser. Vous voulez en même temps prévoir une forme de sélection et garantir à tous l'accès à l'université.
Ce n'est pas possible. Je n'ai rien contre la sélection à l'entrée, car elle est préférable à la sélection par l'échec qui, aujourd'hui, dès la première année, met de nombreux jeunes sur le carreau. Toutefois, la sélection doit aller de pair avec une revalorisation urgente de la filière professionnelle. Cela aurait dû être fait avant cette réforme. Dans nos territoires, il existe de nombreux métiers qui sont en pénurie de compétences. Il faut oriente...
...t, ce projet de loi abolit concrètement cette liberté. Il faut bien garder cela en tête ! Étant donné ce que j'entends depuis tout à l'heure, il ne me paraît pas inutile de répéter que l'article 1er prévoit la suppression pure et simple, à l'article L. 612-3 du code de l'éducation, des dispositions fixant le principe de la liberté d'inscription dans l'établissement de son choix, et excluant toute sélection dans l'accès à l'université. Ne pas affirmer cette exigence, c'est renoncer à ce que doit être l'université : une institution qui éduque des citoyennes et des citoyens, et non une institution qui forme – ou plutôt déforme – et adapte des générations de travailleurs au triste marché du travail contemporain. Les néo-bacheliers se retrouveront seuls, sans aucun recours possible en cas de non-respec...
C'est la même logique que l'amendement précédent, le même débat sur l'inscription dans la loi de la sélection. Nous examinerons tout à l'heure un amendement du groupe Les Républicains visant, quant à lui, à généraliser la sélection à l'ensemble des filières. L'avis de la commission est défavorable, madame la députée. J'ajoute qu'au-delà de la question de fond que je viens d'évoquer, votre rédaction ferait tout simplement disparaître le fait que le baccalauréat est le premier diplôme de l'enseignement su...
On nous accuse d'être atteints de « sélectionnite aiguë ». J'insiste : pour nous, il ne s'agit pas d'être pour ou contre la sélection, puisque aujourd'hui, la sélection à l'université existe déjà ! Elle existe de trois façons.
Elle existe tout d'abord du fait que des bacheliers sont mal orientés, mal informés, parfois mal accompagnés, et échouent car ils n'ont pas choisi la filière que leur correspond. Elle existe ensuite à cause du tirage au sort, que nous entendons supprimer. Il y a enfin la sélection par l'échec. Ce que vous revendiquez, c'est la liberté d'échouer. Nous, ce que nous voulons, c'est mieux orienter les étudiants, afin de les diriger vers les filières où ils pourront réussir. Ce que nous voulons, c'est qu'ils soient mieux armés pour réussir leur parcours, pour réussir à surmonter cette sélection.
Avis défavorable. Comme je l'ai dit il y a un instant, cet amendement aurait pour effet de généraliser la sélection à l'ensemble des filières de l'enseignement supérieur. Ce n'est pas notre souhait : le sens de cette réforme n'est pas d'instaurer une sélection généralisée, mais de permettre la réussite des étudiants, en leur donnant un accompagnement sur mesure.
Merci, monsieur le président : le temps de parole nous étant compté, il nous faut saisir toutes les occasions de nous exprimer. La sélection, les attendus… C'est bien le bac, ce diplôme national, qui en faisait office jusqu'à présent.
De fait, avec ce projet de loi, vous mettez fin à ce système. Sous prétexte de dénoncer des dysfonctionnements dans l'orientation, ce qui relève plutôt du parcours d'études au lycée, vous instituez une sélection qui ne dit pas son nom, au lieu d'améliorer l'orientation au lycée et d'augmenter le nombre de places à l'université. Votre solution, c'est la sélection – et, je suis au regret d'insister, ce sera vraiment une sélection par l'argent. Un exemple tout simple, dans mon académie : un Bordelais à qui le recteur refuserait l'accès à l'université de Bordeaux pourrait être affecté à Pau, à plusieurs cen...
Merci, monsieur le président, de me donner la parole. Je pense moi aussi que, tant qu'on tournera autour du pot s'agissant des moyens, la sélection perdurera de facto. Tant que cette question ne sera pas réglée, vous serez contraints, et vous nous contraindrez, à essayer de trouver qui va aller où dans quel cursus et tout le monde ne rentrera pas dans les cases. Nous avons du mal à parler de la sélection sociale.
Il peut également mettre un terme à la sélection par l'échec, car il contribue à briser le mythe selon lequel tout bachelier peut s'inscrire n'importe où, sans aucun problème, et avoir sa chance de réussir. Nous savons tous ici que même si cela peut arriver, ce ne sont que de rares exceptions, parce que pour les étudiants ayant d'abord suivi une certaine filière puis s'inscrivant ensuite dans une autre très différente, par exemple en choisissan...
L'amendement n'apporte pas grand-chose, car de nombreux dispositifs existent déjà pour informer les lycéens et les futurs étudiants. Je n'en vois donc pas l'intérêt. Il a été question tout à l'heure du découpage en semestres de l'enseignement. Dès lors, comment votre système de sélection basé sur le « oui mais » peut-il marcher ? En effet, toutes les formations ne disposent pas d'un premier semestre interchangeable avec le deuxième ! Des gens pourront-ils obtenir leur diplôme en milieu d'année universitaire, parce qu'ils auront fait un an et demi ? Ou valideront-ils les unités d'enseignement en parallèle, en rattrapage ? Tout cela n'est pas précisé dans votre projet, alors que no...
Cet amendement pointe du doigt votre logique : bien sûr, il n'y aura pas vraiment de sélection, mais les étudiants seront fortement incités à aller vers une filière donnée, quand on leur aura montré qu'après telle et telle étape, c'est dans celle-là qu'ils auront le meilleur taux de réussite ! Et qu'on aura ajouté que s'ils vont ailleurs, ce sera à leurs risques et périls, et moyennant des unités d'enseignement supplémentaires – en parallèle du semestre, ou avant, ou après, on n'en sait to...
Il ne me faudra en effet pas moins de deux minutes, monsieur le président, car je souhaiterais revenir sur la définition du mot « sélection », qui fait peur à tant de monde. Sélection : trier, choisir, distinguer, éliminer, temporiser ; repousser éventuellement.
Il faut bien parler des mots tels qu'ils sont ! Si je m'inscris à une formation et qu'on me dit « oui mais », on opère une sélection.