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À l'examen de cette proposition de loi, une forme de malaise a saisi les membres du groupe Socialistes et apparentés. Je ne doute aucunement des bonnes intentions des auteurs de ce texte, en particulier de son rapporteur, et perçois, comme vous tous, le désir ardent de nombre de nos concitoyens d'exprimer leur reconnaissance à l'endroit des soignants. J'y vois cependant une proposition inaboutie, et pour tout dire un peu hors sujet ; j'y vois aussi une impasse dans le travail de renouvellement du contrat social auquel les circonstances nous obligent. Si cette proposition est hors sujet, c'est parce que, chacun le sait, la crise de l'hôpital public précède celle du covid-19. C'est malgré ces difficultés anciennes – je le dis sans dérobade – ...
Pendant plus de deux mois, les Français ont remercié chaque soir, par leurs applaudissements, les personnels soignants engagés contre la covid-19 ; nombre d'entre eux ont multiplié les gestes de solidarité et de fraternité en faveur des « blouses blanches » : messages de soutien aux fenêtres ou sur internet, distribution de repas, mise à disposition de logements, et tant d'autres actions que vous avez observées dans vos circonscriptions et auxquelles vous avez souvent participé. Toutefois, le confinement a aussi...
Le texte que nous examinons a pour seul objectif de permettre aux salariés et aux agents publics qui le veulent d'offrir des jours de repos, valorisés en chèques-vacances, aux personnels des secteurs sanitaire et médico-social – personnels des hôpitaux, des établissements pour personnes âgées, des services à domicile et des non-salariés, qu'ils soient soignants ou non soignants. Précisons que le dispositif s'adresse aussi à celles et ceux qui n'ont pas été les plus confrontés à l'épidémie dans le territoire national. Les dons de jours de repos sont aujourd'hui réservés aux collègues ayant la charge d'un enfant gravement malade ou, depuis 2017, grâce au député Paul Christophe, aux collègues proches aidants. En transformant les jours donnés en chèques-va...
Mes chers collègues, je dois vous dire qu'à l'examen de cette proposition de loi, une forme de malaise a saisi les membres du groupe Socialistes et apparentés. Je ne doute aucunement des bonnes intentions des auteurs de cette proposition, en particulier de son rapporteur, et perçois, comme vous tous, le désir ardent de nombre de nos concitoyens d'exprimer leur reconnaissance à l'endroit des soignants. J'y vois cependant une proposition inaboutie, et pour tout dire un peu hors sujet, et une impasse dans le travail de renouvellement du contrat social auquel les circonstances nous obligent. Si cette proposition est hors sujet, c'est parce que, comme chacun le sait, la crise de l'hôpital public précède celle du covid-19. C'est malgré ces difficultés anciennes – je le dis sans dérobade – et pro...
... réponses à la hauteur de la situation. Mais avant, il y a eu la loi de financement de la sécurité sociale. Lors de son examen, nous avions présenté un plan d'urgence pour l'hôpital, dont on peut regretter que les propositions n'aient pas fait l'objet de la moindre considération de la part du Gouvernement, celui-ci jugeant qu'il avait fait au mieux. À l'annonce de votre proposition, le personnel soignant lui-même a ressenti le malaise que je décris et partage. Certains ont eu des mots durs, refusant la charité comme les médailles. La question n'est d'ailleurs pas celle des congés des soignants, puisque, comme vous l'indiquez vous-même dans votre rapport, ils ne pourront pas prendre leurs propres congés, faute de temps et de remplaçants. La vraie question est celle des effectifs, du nombre de soi...
...monde s'est figé dans le moule de l'ancien. Ceci dit, revenons-en au texte. Vous avez souligné en commission, monsieur le rapporteur, que la proposition répondait à une demande de solidarité des Français eux-mêmes, et vous avez raison. Vous avez ressenti ce besoin, et je vous en rends grâce, ainsi qu'à Maxime Minot. Les médias nous ont expliqué que les Français applaudissaient à leur balcon les soignants, parce qu'ils avaient découvert les bienfaits qu'ils leurs doivent et leur travail. Pour ma part, je dirais qu'ils les ont redécouverts, parce que je suis convaincu que chaque Français, au fond de lui-même, sait ce qu'il leur doit – qu'il s'agisse d'illustres professeurs de médecine, des médecins, des infirmières et infirmiers, des aides-soignantes et aides-soignants ou des agents hospitaliers q...
En tout cas, jusqu'à aujourd'hui, les parlementaires qui ont relayé les demandes du personnel soignant n'ont pas été suffisamment écoutés. Il me semble que la discussion générale d'une proposition de loi visant à organiser une plus grande solidarité constitue le bon moment pour le dire, cher Christophe Blanchet. Comme vous l'avez indiqué, madame la ministre, et même si ce n'est pas le coeur du sujet, cette proposition de loi nous offre aussi l'occasion de soutenir l'activité économique d'un secte...
Nul n'ignore que dans la lutte contre l'épidémie de covid-19, certaines professions ont été plus éprouvées que d'autres. Les personnels soignants, que ce soit à l'hôpital, en ville ou dans les cliniques, ainsi que tous les personnels participant au bon fonctionnement de notre système médico-social, ont été mobilisés sans jamais compter leurs heures ou leurs efforts. Certains ont payé leur engagement au service des autres de leur propre vie – je veux leur rendre hommage. Au plus fort de l'épidémie, et alors que le bilan s'alourdissait, la...
Mais comment pouvez-vous ? Alors oui, la proposition de Maxime Minot ne parlait pas de chèques-vacances, mais du don de jours de congé aux soignants. Arrêtez de dire que ce n'est pas un plagiat : il l'a proposée à la signature de tous, vous l'avez reçue.
Sur le fond, maintenant, on remarquera votre virage à 180 degrés : c'est le monde d'après. Avant, en octobre 2019, Julien Borowczyk nous faisait remarquer que les soignants réclamaient quand même beaucoup et en avaient même oublié le don de soi de notre profession. En février 2020, vous avez refusé une minute de silence, que j'avais pourtant proposée sur mon temps de parole, pour une infirmière assassinée sur son lieu de travail et dans l'exercice de ses fonctions. Des exemples, il y en aurait tant : vos sourires pendant mes discours, mes interventions et mes quest...
...és aux petits esprits, mais décrédités auprès des gens de bon sens. » Cet extrait des Lettres persanes de Montesquieu date de 1721, mais se révèle comme souvent d'une étonnante actualité. Alors que l'Assemblée nationale étudie la proposition de loi permettant le don de congés payés sous forme de chèques-vacances aux membres du secteur médico-social, je me sens, en tant que députée et en tant que soignante, assez mal à l'aise – c'est le moins que l'on puisse dire. Mal à l'aise d'abord sur la forme. Qui sera concerné par le dispositif ? A-t-on évalué le nombre de Français qui pourraient s'en emparer ? Comment savoir alors le nombre et le montant des chèques-vacances qui parviendront réellement aux soignants ? Une question simple : y en aura-t-il assez pour tous ?
...loi que nous étudions aujourd'hui a l'avantage de la concision, celle déposée par Maxime Minot incluait au moins, notamment, les professions libérales. Mal à l'aise, encore, sur le fond. Est-ce vraiment là toute la marge de manoeuvre dont dispose l'institution chargée de faire la loi ? Sommes-nous, élus de la nation, à ce point impuissants à répondre aux demandes dans lesquelles s'époumonent nos soignants depuis des années ? Celles-ci tiennent pourtant en quelques mots : retrouver de la dignité au travail et de l'humanité dans la prise en charge. Nous nous fourvoyons en tant que décideurs si nous pensons que l'hôpital peut se passer de nouveaux financements pour ouvrir des lits, pour recruter massivement et pour revaloriser considérablement les salaires les plus bas. Nous devons nous atteler en ...
Le groupe Écologie Démocratie Solidarité votera pour cette raison en faveur de la proposition de loi. Mais je ne crois pas m'avancer non plus en disant, au nom de ces Français, que la plus belle marque de reconnaissance que l'on saurait porter aux soignants serait, pour une fois, de les écouter. La fraternité ne peut se satisfaire d'applaudissements, dites-vous dans l'exposé des motifs. J'ajouterai que la fraternité ne peut pas non plus se satisfaire de mesurettes. Nous voilà donc tous démunis : Français, soignants, élus de la nation. Où serons-nous ? Où seront alors prescrites les mesures destinées à soigner l'hôpital public, et par qui le seron...
Je cite à nouveau Montesquieu : « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. » Engageons-nous enfin dans des lois nécessaires, celles-ci sont cruciales et apporteront enfin un soulagement à nos soignants !
« Les mots manquent aux émotions », disait Victor Hugo. Alors, à défaut de leur dire leur gratitude, les Français ont remercié les soignants qui se sont mobilisés – et continuent d'ailleurs – durant cette crise sanitaire. Faute de toujours trouver les mots, ils les ont applaudis à 20 heures chaque soir ; des restaurateurs ont cuisiné pour agrémenter leurs repas ; des enfants ont dessiné pour embellir leur cadre de travail ; des fleuristes ont coloré les salles de repos ; tant d'autres initiatives ont été imaginées pour remercier ceux...
À huit heures sonnantes, tous les soirs durant des semaines, nombreux sont les femmes et les hommes qui se sont donné rendez-vous pour applaudir le personnel hospitalier aux prises avec le coronavirus. Ils l'ont fait pour leur donner du courage, pour leur montrer toute la reconnaissance et la considération dont la majorité les a tant privés. Sous les applaudissements adressés aux soignants, vous n'avez pas entendu les sifflets qui vous étaient destinés – car il y en avait. Pire, vous voici désormais occupés à instrumentaliser ce geste, à le récupérer, à le dénaturer. Vous dites à celles et ceux qui ont applaudi de ne pas se contenter de cela et de donner. Sous ces applaudissements, vous auriez pu entendre l'attachement de tout un peuple au personnel de l'hôpital, à l'hôpital publ...
Comment avez-vous pu avoir cette idée ? Comment avez-vous eu le culot de demander aux salariés de payer des chèques-vacances au personnel soignant, le tout en vous drapant des principes de générosité et de solidarité ? Le message politique est daté et connu : il faut travailler plus. Donnez vos jours car vous en avez trop, dites-vous. Cela tourne à l'obsession et tout sert de prétexte : ici, on autorise l'employeur à disposer des jours de repos des salariés, là on les incite à en faire charité en les culpabilisant, plus loin on leur annonce...
De ces trois derniers mois sont nés le meilleur comme le pire. L'ensemble du personnel soignant mobilisé a lutté et continue de lutter vaillamment pour protéger, accompagner et soigner nos concitoyens. La bataille a été dure, mais nous sommes sur le point de la gagner. Le sort de tous dépendait de la responsabilité de chacun. Les images de débordements dans les hôpitaux ont fait l'objet d'une attention particulière et l'exemplarité silencieuse des Français a permis d'endiguer l'épidémie rap...
Il vise à préserver l'esprit de solidarité et à consacrer cette reconnaissance. Nous inscrirons ainsi dans le marbre de la loi la volonté qu'ont les Français de remercier les soignants et tous les professionnels ayant participé à l'effort national. En convoquant le Ségur de la santé, le Président de la République souhaite bâtir les fondations d'un système de santé…
Par la concertation qu'est le Ségur de la santé, disais-je, le Président de la République souhaite bâtir les fondations d'un système plus résilient et moderne, asseoir durablement notre reconnaissance aux soignants et répondre définitivement à leurs légitimes revendications. Il va de soi que le présent texte ne concerne qu'une infime partie du système de santé dans son ensemble. C'est une partie dérisoire pour certains, je l'entends volontiers, mais incontournable. Je parle en effet du repos : qui dit effort dit repos.