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… une betterave ne fait pas de fleurs et n'intéressera donc jamais une abeille. Et si malgré tout, un jour, vous me trouvez du miel de betterave, c'est qu'il a été coupé avec du sucre par son producteur ou son revendeur. Je reste néanmoins sensible et attentif aux messages et aux craintes des apiculteurs de France, de ceux que j'ai pu rencontrer dans l'Aisne, premier département producteur de betterave sucrière, comme de notre collègue du groupe Les Républicains, Robert Therry, seul apiculteur de cet hémicycle, …
... même s'il est compliqué à assumer médiatiquement, est pourtant indispensable. Il s'agit de prendre nos responsabilités, car nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître un fleuron de notre économie et une filière entière, faite de femmes et d'hommes qui font la fierté de la France. Bien sûr, nous pouvons faire comme la majorité précédente et considérer que les agriculteurs et la filière sucre en France n'ont qu'à se débrouiller. Mais on voit bien le résultat : une interdiction a été formulée sans qu'aucune solution de rechange ne soit recherchée ; aujourd'hui, nous sommes au pied du mur et devons légiférer dans l'urgence. Car si nous ne le faisons pas, si rien n'est fait, les agriculteurs vont progressivement abandonner ce type de culture au profit d'autres cultures plus résistantes a...
...ien d'autres, à d'autres échelles, dans le monde paysan, marqué par sa tradition coopérative et mutualiste. Il y a enfin des ressources que je m'étonne de ne pas avoir entendu évoquer : je pense à celles liées au partage de la valeur, à la loi EGALIM que vous avez fait voter, monsieur Travert, lorsque vous étiez ministre. Qui a bénéficié des dérégulations fabuleuses du cours de la betterave et du sucre ? Comment sommes-nous passés de 40 à 20 euros la tonne de betterave et de 600 à 300 euros la tonne de sucre ? Qui a engrangé ce bénéfice ?
...onomisé près de 600 millions d'euros – nous avons présenté notre plan B sans disposer de toutes les données, nos chiffres peuvent donc être discutés à 10 ou 20 % près, mais ils ont le mérite de constituer une contribution au débat. En tout cas, il ne paraît pas indécent, dans l'esprit de la loi EGALIM, de demander aujourd'hui un partage de la valeur, un effort exceptionnel, aux industries dont le sucre est la matière première, car l'argent dont nous parlons n'a bénéficié à aucun travailleur de l'industrie agroalimentaire ni à aucun travailleur : tout laisse penser en revanche qu'il est directement allé aux dividendes de ceux qui bénéficient d'une mondialisation sans foi ni loi. En la matière, je veux laisser libre cours à votre imagination, mais prenons l'exemple des sodas. La taxe votée en 20...
En effet, quelle est la réalité ? La France est aujourd'hui le leader européen du sucre, et la chute vertigineuse des rendements, liée à la jaunisse et au puceron vert, pourrait provoquer la disparition totale de la filière. Les planteurs de betteraves sucrières ont su résister à la fin des quotas et à la concurrence internationale qui se fait de plus en plus rude, mais ils ne résisteront pas à une telle chute de rendement. En tant que législateurs, posons-nous les bonnes questions...
...munes rurales. L'agriculture est un rempart contre la fracture entre l'urbain et le rural, grâce aux emplois qu'elle permet de maintenir dans nos territoires. Aujourd'hui, il n'y a pas que les grands industriels sucriers qui nous regardent ; il y a aussi des salariés qui s'inquiètent pour leur avenir. Nous n'osons imaginer que l'on puisse laisser la concurrence internationale capter le marché du sucre alors même que nous savons que dans une grande majorité de pays, les conditions de culture de la canne à sucre sont bien plus néfastes pour l'environnement qu'en France.
C'est dit et cela me préoccupe, car je trouve que la voix des apiculteurs de France doit être relayée. Le plan en faveur de l'apiculture française que vous dites vouloir lancer, monsieur le ministre, il faudra lui donner les mêmes moyens que ceux qui seront consacrés à soutenir l'industrie du sucre. Comme le rappelait Jean-Luc Mélenchon – je le répète, je trouve qu'une partie de ses arguments sont recevables – , les néonicotinoïdes sont 7 287 fois plus toxiques que le DTT, selon une source du Centre national de la recherche scientifique – CNRS. Ce n'est pas une invention. Personnellement, tout cela m'interpelle. Je déciderai de mon vote final, demain après-midi, en fonction de la teneur d...
Oui, il s'agit bien de lobbies et absolument pas d'un quelconque problème agronomique insoluble. Ce projet de loi vise uniquement à préserver les revenus des multinationales du sucre – dont vous êtes le VRP, monsieur le ministre.
Ce n'est pas une question de rendements réduits par un puceron et la jaunisse de la betterave : les rendements ont doublé en vingt ans ! Ce n'est pas une question de souveraineté alimentaire, pure imposture, mensonge éhonté : seulement 50 % du sucre produit en France y est utilisé, et à peine 10 % termine dans nos assiettes. Le problème, c'est le prix payé aux agriculteurs, toujours moins rémunérateur, sous l'effet de la dérégulation du marché et de la fin des quotas, voulues par les industriels du sucre – ce sont eux qui étranglent la filière et ses producteurs. Le problème, ce n'est pas non plus les prétendus 46 000 emplois de la filière...
Ces pesticides sont 7 000 fois plus toxiques que le DTT et ont une persistance dans l'environnement qui peut aller au-delà de vingt ans. Je vous passe les effets sur la santé des gens, vous vous en fichez comme de votre propre cohérence. Monsieur le ministre, depuis l'examen du texte en commission, vous essayez d'endosser le rôle du sauveur d'une filière, héros du sucre de nos yaourts, tout en essayant de nous vendre votre scénario d'une dérogation temporaire : Julien et les abeilles, série en deux épisodes.
...re-échange. Contorsions pour prétendre défendre des producteurs et leurs revenus agricoles, alors que l'on renonce, au niveau national comme au niveau européen, à les protéger grâce à des outils et à des interventions publiques. Contorsions pour défendre l'emploi de la filière de transformation sucrière, alors que rien n'a été fait pour éviter la disparition cette année de quatre des vingt-cinq sucreries implantées sur le territoire national. Contorsions pour affirmer être impuissants à accompagner la transition et à assurer l'indemnisation des pertes de récoltes, tout en refusant de mettre en place un véritable régime public d'assurances contre les risques climatiques, sanitaires et environnementaux, ainsi que le groupe GDR l'a proposé dans une proposition de loi que je vous ferai passer. ...
Monsieur le ministre, plutôt que de vous déplacer des vertèbres par ces multiples contorsions, il serait plus simple et plus efficace de retirer ce texte de régression, afin que nous trouvions collectivement les moyens d'accompagner durablement nos betteraviers, tout en faisant une analyse précise et objective de la situation des marchés du sucre, de nos outils industriels et de transformation. Je vous le dis avec solennité : si vous faites ces choix-là, nous sommes prêts à vous accompagner, mais nous n'accepterons en aucun cas les abandons que représente ce projet de loi.
Cette interdiction constitue, en vérité, l'illustration d'une écologie punitive et solidaire, qui fait le choix de sacrifier la filière sucrière, comme d'ailleurs elle a le fantasme de sacrifier l'industrie de notre pays. Alors que la France est le premier pays européen exportateur de sucre, ce dont nous devrions être fiers, l'abandon des néonicotinoïdes a eu pour conséquence une baisse de rendement généralisée, située entre 2 % et 32 % dans la région des Hauts-de-France, sans compter les pertes dans les régions plus au sud, où le temps plus doux favorise le virus. Si nous ne réagissons pas, chers collègues, nous affaiblirons durablement, inéluctablement, une filière déjà fragilisé...
Quant à nous, nous refusons de porter cette responsabilité. Ce que vous proposez, chers collègues, c'est un chèque ; nous proposons un accompagnement. Ce que vous proposez, c'est précisément ce que refuse un agriculteur betteravier, qui n'a que trois souhaits quand il se lève le matin : semer, dans le respect de ses terres et de la biodiversité, récolter et transformer sa betterave en sucre, pour vivre dignement de son métier.
...Gouvernement : il s'agit d'accélérer le passage de l'agriculture conventionnelle vers l'agroécologie. Il s'agit également de renforcer la souveraineté alimentaire de la France et d'accélérer le plan de protection des pollinisateurs, dont je souhaiterais que nous parlions plus longuement. Il faudrait aussi parler des agriculteurs. Monsieur le ministre, s'il y a un problème de souveraineté pour le sucre, regardez donc aussi celui du miel ! Les apiculteurs que j'ai rencontrés sur mon territoire sont des gens responsables. Ils comprennent que nous soyons à l'écoute de la filière sucrière, mais ils souhaiteraient être davantage soutenus.
Il est illusoire de penser que nous pourrons régler un problème économique par une solution chimique. La preuve en est que le problème économique est antérieur à ceux que vous invoquez. La dérégulation et la fin des quotas avaient déjà provoqué la fermeture de quatre sucreries ces dernières années. Apporter une mauvaise réponse à ce réel problème économique
À nos yeux, votre décision est assez logique ; elle accompagne la libéralisation de 2017. Cela n'a rien d'étonnant de la part d'un gouvernement de droite, même si la jaunisse doit vous donner quelques suées. Rappelons cet impératif : le marché du sucre, c'est la libéralisation de 2017 ; c'est la surproduction accompagnée d'une restructuration au pas de charge ; c'est la chute des prix au planteur et c'est une obligation de rendement maximum. Résultat : la betterave ne paie plus. 20 euros la tonne ! Ça licencie dans la filière. On a cité les usines de Bourdon, de Toury, de Cagny, d'Eppeville ; aujourd'hui même, dans Le Monde, on apprend que l'us...
...s. Une compensation intégrale est-elle eurocompatible ? La réponse est non. Cette éventuelle compensation serait-elle durable ? La réponse est également non. Le choix est donc clair : soit nous votons pour ce texte, et nous avons encore une chance de sauver la filière ; soit nous votons contre lui, et l'ensemble de la filière s'écroule. Les vingt-et-une usines fermeront et nous importerons notre sucre des onze pays qui, eux, ont eu recours à la dérogation prévue par la directive communautaire. Nous importerons même une part croissante de l'alcool industriel et des biocarburants consommés en France, lesquels représentent en tonnage plus de 25 % de la betterave utilisée – point qui n'a pas ou très peu été évoqué. On mettra au chômage les 20 000 salariés dépendant directement ou indirectement de...
...tion des produits phytopharmaceutiques n'a pas vocation à être pérennisée, mais ne reproduisons pas l'erreur de 2016 en votant voter une loi de principe qui ne collait pas à la réalité de terrain, car aujourd'hui ce sont les agriculteurs et les emplois liés à la filière betteravière qui en font les frais. Je le constate tous les jours dans le sud de la Seine-et-Marne chez nos agriculteurs et à la sucrerie Ouvré. Des plants ravagés sont en train d'être arrachés et les rendements sont pires qu'annoncés. La jaunisse de la betterave s'ajoute à la sécheresse de cet été, et ceux qui nous nourrissent sont en train de mourir. Arrêtons donc l'agribashing car le métier de nos agriculteurs est également leur passion, et ils sont les premiers concernés lorsqu'il s'agit de préserver la biodiversité de notr...
...endre, nous serions tous et toutes d'accord pour dire que les néonicotinoïdes sont un désastre environnemental : actons cet accord ! La question suivante concerne les agriculteurs et leurs choix. Premièrement, – nous l'avons déjà dit – , l'argument relatif à la souveraineté alimentaire est faux et je souhaiterais entendre M. le ministre à ce sujet. Il est faux, parce qu'aujourd'hui, la moitié du sucre est exportée ; nous ne consommons que la moitié de notre production. Sur les 2 millions de sucres utilisés pour la consommation française, seulement 10 % servent à sucrer le café ou les yaourts.