Les amendements de Alexis Corbière pour ce dossier
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Vous l'avez dit, madame la présidente de la commission spéciale, ce texte est un bloc cohérent. Sans s'arrêter à toute une série de mesures secondaires, il faut en juger sur ce qui est en son coeur. Ce coeur, ce sont les privatisations. C'est sûrement là, je vous le dis sans détour, ce qui fera, à long terme, le plus de mal à notre pays. Avouon...
Précisément, mon cher collègue : chacun son idéologie. Mais ne vous dissimulez pas derrière des intérêts économiques ! Vous faites, une fois de plus, un choix idéologique, qui illustre votre vision de la société. Voilà ce qu'il faut dire à nos concitoyens pour qu'ils y voient clair ! Trop souvent, vous accompagnez vos choix d'un baratin pseudo-...
Oui, nous avons une idéologie, et nous l'assumons ! Nous pensons que ce sont les idées qui dirigent le monde.
Reste à savoir lesquelles ! Malheur à celui qui veut faire croire que ses choix ne sont pas idéologiques : en général, il n'agit que pour des intérêts financiers ! Ceux qui viennent ici pour nier qu'ils ont une idéologie ne sont en général que de petits comptables…
… et ils sont en réalité les soutiens d'une idéologie tout à fait détestable ! Voilà pourquoi je n'aime pas ce que vous faites, malgré l'impression que vous voulez donner
Je ne suis pas agité, madame la présidente de la commission spéciale, mais déterminé. Vous ne défendez pas l'intérêt général. Ce n'est pas en cédant les biens de l'État à une minorité d'intérêts privés que les choses iront mieux. Nous n'acceptons pas l'idée de vendre au privé de grandes entreprises dont l'intérêt stratégique est majeur. Allon...
Je rappelle au passage qu'il y a quinze ans, le Président de la République Nicolas Sarkozy, dont M. Le Maire était déjà ministre à l'époque, s'était engagé solennellement à ne jamais privatiser EDF ni GDF. On a vu le résultat ! Il en est allé de même pour les engagements de ne pas privatiser France Télécom et d'autres opérateurs. Les exemples s...
Le bilan est terrible, et vous auriez pu en tirer des conséquences. Mais non ! Vous continuez dans la même direction.
Votre volonté farouche de vendre les biens de la nation ne s'arrête pas à Engie. J'aborderai donc maintenant le cas de La Française des jeux, qui n'est pas si anecdotique qu'il y paraît. L'État est actuellement actionnaire à 72 % de cette entreprise. Ce projet de loi vous autorise à la privatiser par ordonnance – la méthode n'est pas sans impor...
Le Gouvernement et les députés de la majorité nous répondent que le rôle de l'État n'est pas de gérer le loto. Cela se discute ! Nous parlons d'un secteur très particulier, où les risques sont importants et connus : blanchiment d'argent, addiction, évasion fiscale… On nous dit que le Gouvernement veut créer une autorité de contrôle pour vérifie...
Le Gouvernement dit encore qu'il est anormal que l'État soit à la fois régulateur des jeux de hasard, actionnaire et collecteur des recettes fiscales induites. Bobard encore ! Si l'État reste actionnaire, même minoritaire, cela ne changera rien. Si nous sommes contre la privatisation de La Française des jeux, ce n'est pas seulement pour des ra...
En revanche, vous choisissez de céder ces parts, pendant soixante-dix ans, pour 8 milliards d'euros. C'est l'une des grosses privatisations, et elle entraînera bien évidemment une perte de recettes pour l'État.
Puisque vous vous êtes opposés de façon particulièrement véhémente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, au référendum d'initiative partagée que nous avons engagé, je m'y arrêterai ici. Cette procédure vous inquiète manifestement beaucoup : nous avons donc eu raison de l'enclencher.
Aujourd'hui, la majorité considère que nous dévoyons la démocratie parlementaire en voulant demander au peuple français son opinion à propos d'une décision pour laquelle vous n'avez pas été élus et qui ne figurait pas ni dans votre programme pour l'élection présidentielle, ni dans votre programme pour les élections législatives !
… et d'un grand nombre d'électeurs, vous tremblez ! En dernière analyse, c'est bien du peuple que vous avez peur.
Oui, vous avez peur, et c'est très inquiétant ! Mes chers collègues, il y a, avec cette affaire, une dérive autoritaire qui vous fait dire n'importe quoi !
Un ministre a osé dire qu'utiliser la loi était une dérive populiste. Monsieur Le Maire, vous êtes incroyable ! On devrait vous mettre sous verre ! Vous êtes le macroniste de référence, celui qui voit dans un appel à la loi pour que le peuple souverain se prononce une dérive populiste !
Vous voudriez mettre le peuple à distance. Mais n'êtes-vous pas choqué, monsieur le ministre, d'appartenir à un gouvernement qui n'a pas été élu pour faire ce que vous nous proposez aujourd'hui ?
Vous pouvez vous époumoner, madame la présidente de la commission spéciale ! Vous êtes le visage même de cette inquiétude !
Oui, appelons le peuple à trancher ce débat ! Donnons-lui la parole ! Vous qui nous bassinez avec votre grand débat, ayez le courage d'interroger 44 millions d'électeurs !