Publié le 3 mars 2021 par : Mme Le Feur, M. Touraine, Mme Toutut-Picard, M. Perrot, M. Dombreval, Mme Riotton, Mme Claire Bouchet, M. Colas-Roy, Mme Dupont.
Après le septième alinéa, insérer l’alinéa suivant :
« II. bis. Au plus tard le 1er juillet 2022, dans une perspective de gestion intégrée de l’alimentation, de la nutrition et du climat, le Gouvernement présente au Parlement, un rapport sur l’opportunité de mettre en place une sécurité sociale de l’alimentation, à même d’assurer un mécanisme universel assurant le droit à l’alimentation pour tous. Il instruit notamment les points suivants :
« 1° l’évaluation du dispositif des chèques alimentaires ;
« 2° la dissymétrie entre les aspirations alimentaires des Français et leur consommation, en tenant compte de la disponibilité alimentaire ;
« 3° l’évaluation des impacts de la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation sur d’autres services économiques et politiques publiques : stratégie nationale bas carbone, Ecophyto 2+, plan national nutrition santé, programme national de l’alimentation, programme national de l’alimentation, de la nutrition et du climat, entre autres ;
« 4° l’évaluation des transitions nécessaires pour les secteurs de la production agricole et alimentaire, de l’aide alimentaire et de la lutte contre le gaspillage, ;
« 5° l’analyse des fonctionnements d’initiatives de démocratie alimentaire locale et leurs enseignements pour la généralisation d’une démocratie dans l’alimentation afin de dessiner des expérimentations possibles pour la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. »
Cet amendement propose de demander au Gouvernement de s'exprimer sur l'opportunité que représente une sécurité sociale de l'alimentation.
La situation sanitaire exacerbe la situation de précarité de nombreux ménages : le nombre d’individus en situation de précarité alimentaire est désormais estimé à 10 millions. Nombre d’entre eux sont jeunes, étudiants, mais aussi avec enfants. Or, le système d’aide alimentaire actuel présente de nombreuses failles :
La mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation durable serait l’affirmation en actes du droit de tous à une alimentation saine, durable et choisie. Accolée à la sécurité sociale de 1945 affirmant le droit de tous à la santé, elle serait le pendant préventif d’une vision curative de la santé, depuis longtemps prédominante.
En sortant d’une logique spécifique de lutte contre la pauvreté, qui “institutionnalise la charité”, la sécurité sociale de l’alimentation durable est conçue comme une politique publique transversale, créatrice de droit et répondant aux priorités économiques, sociales et environnementales caractéristiques de la décennie qui s’ouvre.
En versant un montant fixe, tous les mois, à un public ciblé (voire progressivement plus large) sur la carte vitale, à dépenser dans les établissements conventionnés et pour des produits conventionnés, l’État s’assure de :
Assurément élevé, le coût de cette mesure est à amortir sur le long terme, grâce aux économies issues notamment :
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