Publié le 25 mars 2021 par : M. Colas-Roy, Mme Meynier-Millefert, Mme Riotton, M. Dombreval, Mme Tanguy, Mme Pouzyreff, Mme Le Feur, Mme Toutut-Picard, M. Maire.
Dans un délai de douze mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur l’impact environnemental du secteur du numérique et de digitalisation de la société et leur compatibilité avec la stratégie nationale bas carbone. Par ailleurs, ce rapport propose des solutions innovantes pour renforcer la sobriété foncière et énergétique du secteur.
Cet amendement vise à demander un rapport sur l’impact environnemental du numérique dans le cadre du chapitre 1er « Verdir l’économie ».
A la suite de l’article 14 qui vient compléter la stratégie nationale de la recherche, il apparaît nécessaire de proposer que la communauté scientifique évalue et veille à la cohérence de la stratégie nationale bas carbone et de la stratégie nationale pour la biodiversité avec le déploiement massif du numérique dans nos sociétés.
En effet, le secteur du numérique ne cesse de se développer et d’innover pour digitaliser l’ensemble de nos usages, une tendance qui interroge néanmoins sur son empreinte écologique.
L’écosystème numérique représente au niveau mondial près de 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) en 2018, ce qui représente en France 2 % du total des émissions en 2019. Ces chiffres sont voués à s’accroître considérablement avec une augmentation estimée à +60 % en 2040, selon de nombreuses études de l’ADEME, de l’Insee ou encore de The Shift Project. Une empreinte carbone conséquente qui équivaut celle du secteur aérien.
La consommation quotidienne du numérique (recherches internet, réseaux sociaux, streaming) a de multiples impacts sur l’environnement : développement de data centers, consommation massive d’énergie et de métaux rares ou encore l’artificialisation.
Au-delà de cette utilisation « basique » du numérique, certaines innovations comme le développement de la blockchain présentent des chiffres bien plus inquiétants sur leur consommation d’énergie. A titre d’exemple, les cryptomonnaies, qui ont connu ces dernières années une véritable envolée spéculative, ont besoin, pour poursuivre leur développement, d’une puissance de calcul phénoménale liée à une consommation énergétique exponentielle. A ce jour, la consommation d’énergie nécessaire aux transactions du Bitcoin, une cryptomonnaie parmi d’autres, équivaut à la consommation énergétique totale de l’Irlande.
Il est possible d’estimer les émissions de GES d’une seule transaction sur le réseau Visa à 1.1g de CO2, tandis que celles du réseau Bitcoin est actuellement environ de 730 kg par échange.
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