Publié le 3 mai 2021 par : Mme Untermaier, Mme Karamanli, M. Saulignac, les membres du groupe Socialistes et apparentés.
I. - L’article 2-23 du code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa, après les mots « Toute association agréée », sont insérés les mots « à cet effet par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique » ;
2° Le sixième alinéa est supprimé.
II. Les dispositions du présent article entrent en vigueur le 1er janvier 2022.
La confiance dans les institutions judiciaires passe également par la confiance que portent nos concitoyens dans les mécanismes de déclenchement de l’action pénale. En la matière, la loi n° 2013-1117 du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière a innové en permettant à des associations se proposant par leurs statuts de lutter contre la corruption d’exercer les droits d’exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne un certain nombre d’infractions énumérées par l’article 2-23 du code de procédure pénale, sous réserve d’un agrément dont les modalités de délivrance sont renvoyées à un décret en Conseil d’État.
Or, le cadre juridique actuel d’agrément de ces associations, institué par le décret n° 2014-327 du 12 mars 2014 relatif aux conditions d'agrément des associations de lutte contre la corruption en vue de l'exercice des droits reconnus à la partie civile, confie au ministre de la Justice l’intégralité de la procédure. L’actualité récente a cependant montré que le gouvernement pouvait être placé en difficulté lorsque le ministre, saisi du renouvellement d’un agrément, était lui-même visé par une procédure portée par l’association demandeuse. Le mécanisme du déport au profit du Premier ministre ne permet pas de créer le climat de confiance et l’absence d’apparence de conflit d’intérêt qui devrait présider à cette procédure. Plusieurs organisations civiles, et notamment l’Observatoire de l’éthique publique, ont souligné les difficultés éthiques et politiques en lien avec cette situation.
L’évolution législative envisagée permet donc de dégager le gouvernement de toute apparence de conflit d’intérêt en confiant la procédure à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique. Cette dernière est particulièrement indiquée pour délivrer cet agrément, d’autant qu’elle agrée déjà, selon une procédure semblable, des associations similaires afin de leur permettre de la saisir de violations d’obligations des articles 1er, 2, 4, 11 et 23 de la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique.
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