Les amendements de André Chassaigne pour ce dossier
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Nous débattons aujourd'hui d'une proposition de loi dont l'ambition est de mieux protéger la rémunération des agriculteurs – un aveu implicite de l'échec de la loi EGALIM,…
…que nous avions été nombreux à prévoir, soulignant qu'elle ne permettrait pas un rééquilibrage durable de la répartition de la valeur ajoutée au bénéfice des producteurs. Loin de contrecarrer la domination outrancière des acteurs de l'aval, grande distribution et grands groupes transnationaux en tête, ce texte poursuivait en effet dans la voie...
L'UFC-Que choisir a montré que cette promesse n'était pas tenue. S'agissant du lait UHT par exemple, alors que le prix revenant à l'éleveur a diminué de 5 % depuis 2017, la marge des distributeurs a augmenté de 8 % ; au bout du compte, le prix agricole a diminué, mais les consommateurs paient le lait 4 % plus cher ! Certes, le relèvement du se...
Nous partageons un objectif avec François Ruffin et La France insoumise : renverser ce système libéral absolument désastreux. En revanche, nous avons une culture politique différente, et notre rapport à l'activité parlementaire n'est pas le même. Certaines propositions de loi me hérissent, et je suis peut-être trop enfermé dans le débat parleme...
J'essaie de toujours intervenir sur le texte, plutôt que sur le contexte. J'en viens à l'amendement : le fond du problème réside dans les dérives qui se sont produites dans l'Union européenne. J'ai souvent échangé avec des universitaires, spécialistes du droit européen, en particulier du droit de la concurrence – la France a des professeurs ém...
Cet amendement s'appuie sur des remarques faites dans le dernier rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, et plus particulièrement sur deux passages d'un chapitre très intéressant intitulé : « Des résultats agricoles volatils et souvent décevants ». Premièrement, il y est écrit que « l'évaluat...
Comme l'a dit M. Benoit, l'important est que cette question ait fait l'objet d'une négociation au sein de la profession. Son amendement est, pour l'essentiel, identique à celui que j'ai défendu avec certains de mes collègues. Or, ce qui compte avant tout, c'est le résultat. Dès lors que nous allons dans le bon sens, je n'ai aucun problème à ret...
En ce qui me concerne, j'étais a priori, je le dis en toute sincérité, plutôt favorable à l'amendement que vient de défendre Bénédicte Taurine, à savoir que l'Observatoire des prix et des marges ait dès le début du processus un rôle déterminant ; mais, de mes nombreux échanges il ressort que les agriculteurs sont en effet très sensibles ...
Malgré cela, et même en tenant compte de ce que tout cela reste en construction, l'optimisme me semble ici un peu excessif : je suis très dubitatif sur les résultats des discussions dans les interprofessions, compte tenu des rapports de force qui existent en leur sein – je ne répéterai pas ce que j'ai dit à ce propos dans la discussion générale...
Je voudrais faire une observation de bon sens : bien évidemment, les interprofessions ne vont pas fixer les indicateurs au doigt mouillé.
Comme l'OFPM, elles vont faire appel au RICA, dont elles sont d'ailleurs les cogérantes, et aussi aux instituts techniques. Tout un travail est réalisé en amont.
Je l'ai dit tout à l'heure : l'OFPM utilise deux méthodes pour évaluer les coûts de production en agriculture. Il s'appuie sur le RICA, et sur les instituts techniques agricoles qui prennent en compte la totalité des charges, tant du capital que du travail, en précisant même qu'ils travaillent en général, à l'exception du blé tendre, sur la bas...
Il tend à caractériser la notion de prix de cession abusivement bas. Alors que l'article L. 42-7 du code de commerce dispose que, « pour caractériser un prix de cession abusivement bas, il est tenu compte notamment des indicateurs de coûts de production », l'amendement a pour objet de substituer au mot « notamment », sur lequel la grande distri...
Je ne veux pas m'accrocher, mais je n'admets pas cette argumentation. Si vous lisez l'article – mais vous ne l'avez pas lu –,…
…vous y verrez le mot « notamment », que nous proposons de remplacer par « exclusivement ». C'est la première étape car, si nous ne le faisons pas, les distributeurs joueront systématiquement sur ce terme à propos de l'utilisation des indicateurs. Or le même article dispose qu'on peut, le cas échéant – mais dans un deuxième temps –, utiliser d'...
Je ne comprends donc pas pourquoi vous refusez cet amendement de bon sens, alors que la deuxième partie de l'article donne toutes les garanties.
L'argumentation est la même, mais j'ajouterai que nous ne disposons actuellement pas d'outils, ou très peu, pour les produits importés. À l'époque où s'appliquait le coefficient multiplicateur, il était possible d'en jouer : si ce coefficient était de 2, la marge était de 1 euro pour un produit acheté 1 euro, et de 0,5 euro s'il avait été achet...
Je crois que vous avez raison, je me suis trompé dans la démonstration. Prenons l'exemple d'un coefficient multiplicateur de 2 : si vous achetez 1 euro un produit que vous vendez 2 euros, la marge est de 1 euro, n'est-ce pas ? Maintenant, si vous achetez un produit 1,5 euro et que vous le vendez 3 euros, la marge est de 1,5 euro. Cela signifie...
Nous avons été plusieurs à reprendre cette idée suggérée par la FNB. Elle apparaît également dans le rapport, remis au Parlement, de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Certaines productions alternent les bonnes et les mauvaises années et parviennent plus ou moins à compenser les unes par les autres ...
Je ne vais pas retourner sur le terrain des chiffres, parce que je peux me tromper – je m'en tiendrai à ma deuxième démonstration, puisqu'elle était juste ! –, mais rester sur celui des mots. Il faut reconnaître qu'il est particulièrement agaçant de voir affiché la mention « responsable », « éthique » ou « équitable », alors que nous savons que...