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Bioéthique


Les interventions d'Emmanuelle Ménard


Les amendements de Emmanuelle Ménard pour ce dossier

103 interventions trouvées.

Je ne fais pas de la provocation, monsieur le rapporteur, mais je tire la sonnette d'alarme. Vous venez de rappeler que votre principe éthique, c'est l'absence de discrimination sexuelle. Moi, mon principe éthique, c'est de répondre par l'affirmative à la question : est-ce juste pour l'enfant ?

Or, en lisant votre texte de loi, on ne peut que répondre non. Toutes les études psychiatriques sérieuses établissent que les rôles du père et de la mère sont structurellement différents et complémentaires pour l'enfant, et vous vous apprêtez tout simplement à nier cela.

Monsieur le rapporteur, vous avez affirmé que toutes les études montraient une absence de différences entre un enfant élevé par un couple homoparental et un enfant élevé par un couple hétérosexuel. Vous avez dit qu'il n'y avait strictement aucune différence. Pourtant, le Comité consultatif national d'éthique – CCNE – , qui a donné un avis favo...

Il n'existe pas – et il n'a jamais existé – d'obligation, pour l'État, d'assurer à ses ressortissants la possibilité d'avoir un enfant. C'est pourtant un tel droit à l'enfant que revendiquent ceux qui souhaitent légaliser la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, ainsi que la GPA.

Au nom du désir d'enfant, transformé en droit à l'enfant, on lève les restrictions, de quelque ordre que ce soit, pour atteindre une sorte de droit à la parentalité – c'est votre expression, monsieur le rapporteur – qui implique de facto un droit à l'enfant. En commission spéciale, vous avez supprimé l'article du Sénat inscrivant noir sur blan...

 « Le passe-temps de l'homme n'est qu'une entreprise perpétuelle et universelle de démolition. » Châtiment ou simple constat, ces quelques mots interpellent au moment où certains d'entre nous voudraient faire croire que la PMA pour toutes serait le marqueur du « monde d'après », un monde où l'homme, mû par ses seules ambitions, serait tout-puiss...

Il faut bien le reconnaître, nous sommes réunis ici, en fin de session extraordinaire, pour discuter d'un texte tout aussi extraordinaire. Non pas parce qu'il apporte quelque chose à notre société, mais parce qu'il va donner vie à des enfants volontairement programmés sans père – sans père !

Extraordinaire, il l'est aussi parce qu'il touche non seulement à l'intime de l'adulte dans sa sexualité et sa capacité ou son incapacité à engendrer, mais également à la fragilité de l'enfant dans son rapport à ses parents et à son besoin vital de se construire face à l'altérité, face à un homme et face à une femme.

Tous, nous devrions être saisis par ce texte qui engage même celui qui s'abstiendra de voter pour ou contre. Pourquoi ? Parce qu'il laissera une trace indélébile dans notre société : celle du bannissement des pères, de ceux contre lesquels on s'est érigé ou avec lesquels on a grandi, des pères imparfaits, mais qui ont existé, des pères de chair...

Ce texte n'arrive pas par hasard. Il est le fruit d'un long travail de sape qui a réussi à faire croire à certains d'entre nous que participer volontairement à la destruction de la famille, incarnée par un père et une mère, était source d'épanouissement pour l'enfant. Il y a d'ailleurs, face à ce texte, ici même, une sorte de malaise, une forme...

Et seulement 15 % des 577 députés ont déposé des amendements en deuxième lecture. Certains l'ont fait pour aller plus loin dans la transgression en se servant du projet de loi pour ouvrir les portes à la GPA au sein d'un couple de femmes, …

… pour étendre la recherche sur les embryons, pour congeler ses ovocytes et se donner l'illusion d'une éternelle fécondité, pour créer des chimères animal-homme, pour légaliser la PMA post mortem, le bébé-médicament, l'embryon transgénique et j'en passe.

Pour d'autres, il s'est agi de rappeler le bon sens : celui qui colle au réel, qui est charnel, qui ne se cache pas derrière les désirs égoïstes des adultes.

Ce bon sens fait tristement défaut avant même que nous commencions cette discussion puisque, je le rappelle, nous allons voter un texte en catimini,

en plein mois de juillet, en temps législatif programmé, ce qui nous met dans l'incapacité de défendre tous nos amendements, tout cela sans que les Français puissent manifester. Quel mépris ! Avouez-le !

En première lecture, celle qui était alors ministre de la santé, Agnès Buzyn, avait pourtant rappelé de façon juste les mots de Hans Jonas nous invitant à l'humilité dans la préface du Principe responsabilité : « Le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l'économie son impulsion effrénée...

J'en appelle à votre conscience. J'en appelle à votre courage. Oubliez les stratégies partisanes, pensez à la profondeur des bouleversements que produira une telle loi et résistez ! Résistez aux idéologies d'une poignée, et osez répondre à cette question en votre âme et conscience : qui suis-je pour infliger cela à un enfant ?

Ce n'est donc pas un cauchemar. L'examen en deuxième lecture du projet de loi de bioéthique démarre aujourd'hui, la dernière semaine de juillet, en plein coeur de l'été.

Le tout nouveau Premier ministre, Jean Castex, a lui-même décidé, dès son entrée en fonction, de prolonger dans ce but la session parlementaire.

Curieuse décision, d'autant que le Sénat, pour des raisons électorales, ne siégera pas en septembre. Il n'y avait donc aucune urgence à examiner ce texte dans un hémicycle plus que clairsemé, …