Les amendements de François Cornut-Gentille pour ce dossier
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Je voudrais répondre à l'intervention de Mme Chalas dont la sincérité était touchante. La majorité et le Gouvernement semblent ne pas avoir pris conscience de deux réalités, pourtant évidentes, et qui nous enlisent. Ils ne veulent pas voir deux faits majeurs. Il ne s'agit pas là d'une affaire personnelle mais d'une affaire d'État. Nous sommes ...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la garde des sceaux, monsieur le rapporteur général, madame la rapporteure, monsieur le rapporteur, messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, depuis ses premiers pas dans la cour du Louvre, les Français découvrent un Président Macron très attentif à mettre en scène le p...
S'il tient davantage de Pompidou que de Lecanuet ? De Louis-Napoléon que du général Boulanger ? De Mirabeau que de La Fayette ? La réforme institutionnelle devrait nous aider à apporter un début de réponse. En effet, tant par les axes de réforme qu'elle valide que par ceux qu'elle ignore, elle laisse entrevoir l'évolution possible, sinon proba...
Le bilan de l'action de l'État, que nous avons dressé avec mon collègue Rodrigue Kokouendo pour le comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques de l'Assemblée, est accablant. Il révèle une méconnaissance chronique du terrain et de la population, des fonctionnaires en sous-nombre et inexpérimentés pour affronter une situation hors...
Tout cela mérite que l'on s'y arrête, d'autant plus que la Seine-Saint-Denis est un miroir grossissant des difficultés françaises. Or quelle est la réponse face à ce triste constat qui appelle, pour le moins, un véritable débat et une mobilisation générale ? Votre projet élude cette question cruciale. Plus précisément, il y répond de façon indi...
Le constat est donc juste : l'action publique est bien en manque d'efficacité. En revanche, le diagnostic est faux, car la responsabilité en incombe non pas au Parlement, mais d'abord à l'exécutif, qui ne sait plus piloter l'État. Alors pourquoi cet étrange aveuglement ? C'est que votre projet de loi s'inscrit dans l'air du temps, celui de l'an...
Oh, certes, il ne s'agit pas de l'antiparlementarisme populaire dont, ici, chacun se désole. Mais, comme dans d'autres périodes de notre histoire, l'antiparlementarisme des élites prend une forme singulière et bien connue, celle de la tentation technocratique.
Incroyable et funeste méprise, puisque c'est précisément cette technostructure que le peuple rejette ! C'est à ce vieux fantasme technocratique, rajeuni d'un zeste d'économie financière, que l'on doit l'un de vos contresens majeurs. Vous confondez efficacité et rapidité. Pour vous, il est urgent de lutter contre la lenteur de la procédure légis...
L'Assemblée a siégé les samedis et dimanches, sans parler de nuits entières. Pourquoi mettre en cause la procédure parlementaire, alors que le dysfonctionnement vient d'une calamiteuse gestion de l'ordre du jour ?
Mais soyons factuels. Le délai moyen d'adoption d'un texte est de 149 jours en France, 156 en Allemagne, 180 en Italie et 400 aux Pays-Bas. Alors pourquoi ce sentiment de lenteur et d'inefficacité ? Sans doute faut-il chercher ailleurs qu'au Parlement. Le Gouvernement reste en effet le maître des horloges dans l'édiction des décrets d'applicati...
Aucune disposition de la réforme ne vise à corriger cette altération du travail législatif qui est de la seule responsabilité de l'exécutif. L'article 21 de la Constitution est pourtant clair : il désigne le Premier ministre comme responsable de l'exécution des lois. Or je n'ai pas entendu le Premier ministre ni le secrétaire général du Gouvern...
L'exécutif préfère limiter le droit d'amendement des parlementaires qu'exiger de ses services de mieux respecter la volonté nationale. De même, je ne vois rien pour améliorer la qualité des projets de loi. Si la loi est bavarde, c'est que le Gouvernement aime bien bavarder. La loi est devenue un outil de communication gouvernementale.
En 2015, le futur Président de la République s'était d'ailleurs très bien coulé dans les mauvaises habitudes de l'ancien monde. Son projet de loi initial de 100 articles s'était transformé en une loi de 308 articles grâce aux 191 amendements gouvernementaux. Certes, le Président dit regretter cette erreur de jeunesse, mais son gouvernement cont...
La vérité est que le Parlement n'est que très partiellement responsable de l'inefficacité générale. Le déni de réalité réside dans le fait de refuser de voir que ce sont bien l'exécutif et sa technostructure qui sont en cause. Or rien dans votre pratique du pouvoir ni dans votre projet ne vient corriger ce fait. Bien au contraire, vous vous fai...
Tout cela est d'autant plus déconcertant que le Président de la République déclarait lui-même devant le Congrès : « Il nous faut du temps pour penser la loi. Du temps pour la concevoir, la discuter et la voter ». Si telle est vraiment sa pensée, je ne la trouve nullement mise en oeuvre dans le projet qui nous est présenté. Voyons maintenant ce...
En guise d'argument, on nous répond que l'on va faire des économies. Mais alors, pourquoi 404 députés et non pas 300 ?
Et quelle est la cohérence entre ce plan social pour les élus et l'embauche de 40 fonctionnaires, dans cette maison qui n'en manque pas, pour l'agence de contrôle voulue par la majorité ? En quoi les Français vont-ils se sentir mieux représentés ? La volonté de plaire à bon compte est évidente, l'équilibre institutionnel recherché beaucoup plus...
La France compte aujourd'hui un député pour 113 000 habitants, l'Allemagne, un pour 114 000, le Royaume-Uni, un pour 96 000. Avec votre réforme, le ratio français sera d'un pour 162 000, record d'Europe. L'introduction de la proportionnelle, quant à elle, conduira à des circonscriptions comptant bien plus de 200 000 habitants, très inadaptées à...
Autre singularité, la France sera le seul pays à avoir des députés élus selon deux modes de scrutin distincts. Chaque Français aura non pas un représentant mais soixante-cinq : l'élu de sa circonscription et les soixante-quatre élus sur la liste nationale à la proportionnelle. Pour justifier cette bizarrerie, évitez l'argument des deux modes de...
… au moment précis où ces derniers sont massivement discrédités. Avez-vous conscience que vous créez ainsi les conditions d'un « dégagisme » encore plus violent que celui dont vous avez bénéficié ?