Il y a déjà des leçons à tirer de ce mécanisme, comme cela vient d'être dit. L'exemple d'Air France l'illustre : le projet de compensation que la compagnie a engagé à Madagascar s'est non seulement révélé être un échec patent en matière de réduction des émissions, mais il a, en outre, exacerbé les tensions entre les communautés. C'est un échec absolu. Il faut donc tirer les leçons du passé.
Ensuite, je persiste à dire – tout comme le démontrent des expériences et des rapports et comme le soulignent des associations – que la compensation est une illusion qui nous détourne de l'essentiel. Lorsque l'on compense, la priorité n'est plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment celles de l'aviation.
Monsieur le rapporteur, je n'ai pas entendu l'échéance à laquelle vous souhaitiez me donner rendez-vous : un an, cinq ans, dix ans ? Vous savez aussi bien que mois que nous sommes face à un problème urgent. Supprimons donc l'article 38 qui ne sert à rien, sinon à aggraver la situation en créant un mécanisme qui n'a jamais été un moyen de réduire les émissions. Je le répéterai autant qu'il le faudra : des arbres plantés ne sont pas des forêts. L'enjeu est maintenant de les laisser vieillir et non pas de faire de la fausse compensation, comme vous le proposez.