Intervention de Michel Herbillon

Réunion du mercredi 6 mai 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Je voudrais vraiment vous poser la question suivante : est-ce que vous pensez sincèrement, en fonction de la connaissance que vous avez de l'OMS, que cette pandémie, avec sa visibilité et son nombre de morts, va vraiment être l'occasion d'une réforme de cette organisation ? Car je dois vous dire qu'en vous écoutant, j'ai des doutes. Des doutes compte tenu du fait qu'il faille tout remettre à plat, en vérité. Bien entendu, vous dites qu'il ne faut pas regarder que les défauts. Mais, en vous écoutant, on voit qu'il faut remettre tout à plat, que ce soit l'organisation, le fonctionnement, qui paraît très lourd, la gouvernance, le financement, les pouvoirs, parce qu'il n'y a pas de pouvoirs d'investigation, la lutte contre tous ces blocages et, in fine, une autonomie extrêmement faible de l'OMS, et ce dans un contexte de remise en cause générale du multilatéralisme. Je retiens que vous avez qu'il y avait un choix à faire, soit celui du multilatéralisme, et à ce moment-là on peut réformer l'OMS, soit celui du repli sur soi, et alors, on peut ne plus parler de l'OMS. S'il y a une véritable opportunité de réforme, quelles sont les réformes qui vous paraissent les plus susceptibles d'être mises en œuvre, parce qu'elles seraient les plus urgentes et les plus nécessaires ? Par ailleurs, est-ce que vous pensez que Taïwan va pouvoir redevenir membre observateur de l'OMS ? Vous l'avez dit, c'est la politique qui est entrée dans l'enceinte de l'OMS. La Chine ne veut plus de Taïwan à l'OMS, pour des raisons que tout le monde connaît. Or, je pense que Taïwan a été, tout de même, assez exemplaire, comme la Corée du Sud, vous l'avez dit, dans sa lutte contre ce virus. L'absence de Taïwan, en tant qu'observateur, comme il l'était avant, est un problème sur lequel on pourrait vous entendre. Enfin, vous avez dit que la Chine avait été beaucoup plus transparente que durant la crise du SRAS. Comment expliquez-vous, dans ces conditions, que la perception dans l'opinion n'a pas du tout été celle-là ? Au contraire, chacun a pu voir ces images du Président Xi recevant le directeur général de l'OMS et a pu entendre que l'OMS avait félicité très vite la Chine, alors même que, on l'a su après, le nombre de morts initialement déclaré par la Chine n'était pas le bon et a dû être multiplié par deux par la suite, sans que l'on soit sûr d'ailleurs qu'il s'agisse du bon.

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