. Monsieur Gomart, c'est toujours un plaisir de vous entendre. Dans les périodes de confinement que nous vivons, vos propos sont une sorte d'oxygène pour l'esprit. Vous avez fait un constat assez implacable de la situation de l'Europe. Vous l'évoquiez dans votre livre, début 2019, dans lequel vous consacriez un chapitre à l'Europe « déboussolée ». Un peu plus d'une année après la sortie de votre livre, nous n'avons pas le sentiment que l'Europe a retrouvé sa boussole. Bien au contraire, nous avons le sentiment, vous l'avez décrit, que l'Europe joue, d'une certaine manière, une part de son destin dans cette crise. Vous avez indiqué combien les risques étaient importants en ce qui concerne la zone euro et l'absence de l'Europe dans la politique des données. Je ne reviens pas sur les différents éléments que vous avez évoqués. J'ai une question qui rejoint un peu le propos final de notre présidente. Donnez-nous, nous qui sommes pour beaucoup d'entre nous des Européens convaincus, quelque raison d'espérer. Autrement dit, de votre point de vue, quels sont les moyens pour les Européens de faire à nouveau entendre leur voix sur la scène internationale ? Comment l'Europe peut réagir ? Je crois que c'est très important que vous nous évoquiez ces différentes raisons d'espérer à la fois sur le plan économique, sur le plan de la politique industrielle de l'Europe et sur le plan de la place de l'Europe sur la scène internationale.