Vous avez déclaré que nous vivions une crise multidimensionnelle et vous avez ajouté qu'il y avait aussi une crise régressive de la démocratie. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où l'insécurité, quelle qu'elle soit – publique ou sanitaire –, amène nos citoyens à en appeler à toujours plus de sécurité. Les gouvernements se sont saisis de cette réalité pour parfois inscrire dans le droit commun des mesures qui étaient hier réservées à des situations d'urgence, alors même que, selon moi, rien ne le justifiait. Comment justifiez-vous que nous arrivions à ce paradoxe selon lequel les Français, au nom de cette exigence de sécurité et de protection, acceptent consciemment, ou non, de renoncer à un certain nombre de leurs libertés. Alors même que notre peuple se veut le chantre de ces libertés et qu'il manifeste rapidement pour leur défense. D'un côté, il défend les libertés et, de l'autre, il accepte de les voir se réduire au nom d'une protection qui dépasserait leur simple situation individuelle.