Intervention de François de Rugy

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Sur le fond, l'idée proposée par OXFAM que l'aide publique au développement soit gérée par l'ONU me parait contestable, parce que cette dernière prend de fait différentes formes, qui s'incarnent dans la pluralité des acteurs concernés : les organisations internationales telles que l'OMS, les organismes financiers comme le FMI, la Banque mondiale, et la France y contribue. Une aide publique au développement directe, et c'est ce dont nous parlons ce matin, est souhaitable, et il ne faut pas mélanger les leviers multilatéraux et internationaux.

Enfin, il serait bon de ne pas oublier le contexte international dans lequel nous évoluons. En Afrique, par exemple, la Chine a une politique extrêmement offensive. Il n'y a pas d'OXFAM ou d'équivalents en Chine pour contester cette politique, qui est ouvertement une politique de puissance. Je porte aucun jugement moral sur les actions de la Chine, mais ayons conscience qu'il y a des puissances qui ont une politique de contrôle direct ou indirect des matières premières, de l'approvisionnement en matière premières, des routes maritimes et des ports pour les exportations de produits manufacturés, etc. J'aimerais que nous gardions cela à l'esprit lorsque nous évoquons l'aide publique au développement français. Je ne dis pas que la France doit faire exactement la même chose, ni même l'Union européenne, qui en est absolument incapable d'ailleurs, mais soyons conscient que tout cela se passe dans le monde dans lequel nous vivons.

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