Intervention de Jean-Michel Clément

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Clément :

Durant le quinquennat, plus de 200 millions d'économies budgétaires auront été réalisées dans le domaine de l'audiovisuel public. La stratégie suivie depuis 2018 repose donc sur des réductions budgétaires et d'effectifs constamment renouvelées année après année. Ces décisions, qui ne prévoient pas la moindre période de transition et d'accompagnement, sont prises en l'absence de toute stratégie permettant une transformation en profondeur des modèles.

L'audiovisuel extérieur public n'est pas épargné et, une nouvelle fois, ses crédits diminuent légèrement. La dotation de France Médias Monde, qui gère notamment France 24 et Radio France internationale (RFI) recule à nouveau, en l'occurrence de 500 000 euros – c'est peu, me direz-vous, à l'échelle d'un budget, mais tout de même, la tendance est bien là – pour s'établir à 254 millions seulement. Quels signaux envoyons-nous quand Bolloré ne cesse d'accroître son empire et son emprise sur les médias privés ?

Cette nouvelle baisse est dommageable alors que les audiences, elles, augmentent nettement : plus de 250 millions de personnes, en 2020, ont eu un contact hebdomadaire avec un contenu proposé par France Médias Monde, contre 135 millions en 2016.

L'audiovisuel extérieur contribue au rayonnement de notre langue, de notre culture, de notre influence et ne doit pas être la variable d'ajustement de l'audiovisuel public. À cela s'ajoute que ces baisses interviennent dans un contexte où la tendance mondiale est à l'augmentation des moyens : le budget de l'homologue allemand de France Médias Monde augmente, sans parler de celui de la BBC, d'Al Jazeera, de RT ou de la chaîne chinoise, laquelle s'attaque à la prédominance de RFI et de France 24 en Afrique et continue d'étendre son empire partout dans le monde.

Mon groupe regrette la faiblesse de ces crédits car l'audiovisuel extérieur public est essentiel pour notre influence, qui mérite beaucoup plus. Nous ne les voterons donc pas, non parce que nous les rejetons, mais parce que nous dénonçons leur faiblesse.

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