Je remercie tous les collègues qui ont salué la hausse des crédits. Jean-Michel Clément lui-même a évoqué leur augmentation, ce qui justifierait, à tout le moins, son abstention. Il faudra sans doute appeler à poursuivre cette évolution budgétaire afin que la France soit à la hauteur de son ambition internationale.
Je rappelle aussi que nous discutons aujourd'hui de la mission Écologie, développement et mobilité durables, qui n'a rien à voir avec le changement de périmètre du ministère de la transition écologique.
Le niveau de protection des AMP de la mer Adriatique n'est satisfaisant que sur le papier. Comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas d'efficacité sans contrôle : une AMP ne remplit son rôle que si elle est assortie d'un plan de gestion durable et de moyens de surveillance efficaces. Or dans les Balkans, comme ailleurs, le niveau de protection affiché contraste avec les moyens mis en œuvre. Une grande partie des aires marines protégées de l'Adriatique, où 2,1 % des eaux sont classées, ne sont pas réglementées et n'offrent aucun bénéfice écologique ou socio-économique.
Comment la France peut-elle agir ? En intensifiant les coopérations interrégionales et en appelant l'Union européenne à renforcer ses aides. Prenons l'exemple de Chypre, qui est le seul État membre présent au Moyen-Orient et désire asseoir son leadership sur la question des AMP : depuis 2012, ses eaux sont envahies par le poisson-lion. Pour combattre ce fléau, il faudrait une vraie coopération européenne, dotée de crédits plus importants, en matière de recherche scientifique. Sans doute la France doit-elle mettre cette question à l'agenda de la PFUE. Par ailleurs, je suis convaincu que la clé d'une protection renforcée et d'un développement cohérent des AMP est la coopération à l'échelle européenne.
Au niveau national, la France doit mieux faire, il faut monter en gamme. Nous devons adopter la classification du Guide des aires marines protégées de l'ONU. Je pense aussi qu'il faut désormais user d'une communication plus agressive et s'attacher à souligner les avantages que représente une telle protection pour les usagers de la mer et les populations locales. Enfin, les moyens de financement doivent être adéquats et pérennes. Je ne sais pas si les crédits de cette mission ont atteint un niveau historique ; ils sont en tout cas inédits et ils doivent nous donner la possibilité d'aller plus loin dans la transition écologique. C'est pourquoi je vous appelle à les adopter et à examiner les amendements avec attention en séance publique.