Je tiens, au nom du groupe Les Républicains, à saluer la qualité du dialogue avec vous, monsieur le ministre, ainsi que votre engagement, celui de vos collaborateurs et des fonctionnaires du Quai d'Orsay.
Alors que les travaux de notre commission sont rarement de nature législative, nous avons adopté à l'unanimité une loi importante. C'est révélateur du climat qui règne ici et que je tiens à souligner.
Je voudrais vous faire part de ma perplexité face à la situation en Ukraine. Malgré de nouvelles déclarations encourageantes, des manœuvres ont eu lieu en Ukraine – un neuvième des forces armées russes s'y trouve –, en Biélorussie et en mer Noire, et l'exercice de la triade nucléaire russe est en cours. Pensez-vous qu'une nouvelle chance sera donnée à la diplomatie ? Peut-on espérer une confirmation des signes de désescalade ? Vladimir Poutine va-t-il continuer, comme il en a l'habitude, à souffler le froid ou à rester, si ce n'est silencieux, évasif ? Quelles sont les hypothèses les plus favorables à ce stade ?
Les principes non négociables que vous avez rappelés n'ont-ils pas déjà été bafoués lors de l'invasion de la Crimée et des événements du Donbass ? N'est-ce pas là le début des difficultés que nous connaissons. En réponse à la violation de ces principes, ont en effet été adoptées des sanctions à l'efficacité douteuse et aux conséquences désastreuses pour nos agriculteurs, et à la suite desquelles la Russie a pu reconstituer une agriculture et une industrie agroalimentaire. Il eût été souhaitable que l'Europe réagisse davantage lors de l'invasion de la Crimée. Quelles « sanctions massives » sont envisagées aujourd'hui ?
Enfin, quelle que soit l'issue de cette crise dramatique, nos relations, ainsi que celles de l'OTAN, avec la Russie ne pourront plus être les mêmes, non plus que l'attitude de l'Europe vis-à-vis de la Russie. Comment envisagez-vous ces nouvelles relations afin d'éviter de continuer à pousser la Russie dans les bras de la Chine ?