Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mercredi 10 juin 2020 à 15h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

. Monsieur le président, général, commandant, colonel, mes chers collègues, je suis heureuse d'accueillir pour cette table ronde consacrée à l'opération Résilience en outre-mer la délégation aux outre-mer et son président, M. Olivier Serva. Consciente de l'importance des travaux de la délégation, je suis enchantée que vous ayez accepté cette invitation pour cette audition conjointe. L'outre-mer revêt une grande importance dans le domaine de la défense, et j'espère que cette première sera le prélude à de nombreuses initiatives communes.

Le général de brigade Yves Métayer, commandant supérieur des forces armées dans la zone sud de l'océan Indien, brossera un tableau global de l'opération Résilience dans les outre-mer en se concentrant plus particulièrement sur sa zone de commandement. Le capitaine de vaisseau Nicolas Rossignol, commandant le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, décrira le rôle de la marine dans l'opération, en particulier de son bâtiment qui revient des Antilles ; le colonel Thierry Chapeaux, commandant de la base aérienne 367 de Cayenne, traitera du rôle de l'armée de l'air et de la base aérienne qu'il commande.

Aimé Césaire s'interrogeait pour savoir si les habitants de nos outre-mer étaient « des citoyens à part entière » ou « des citoyens entièrement à part ». Cette crise sanitaire a montré la validité de la première proposition. Dès le déclenchement de l'opération Résilience, les déploiements des porte-hélicoptères amphibies Dixmude et Mistral en réassurance de nos outre-mer ont été respectivement décidés dans la zone Antilles-Guyane et la zone sud de l'océan Indien. Ce déploiement avait pour objectif de pallier l'insuffisance potentielle des moyens humains et matériels des hôpitaux de ces régions pour faire face à une épidémie de cette ampleur, d'autant que certains départements étaient déjà confrontés avant le début de cette crise à d'autres épidémies, telles que celle de la dengue à La Réunion et à Mayotte.

Le commandant du Dixmude nous le dira, ces deux navires ont apporté dans leurs zones d'interventions respectives d'importants renforts humains et matériels, qu'il s'agisse de moyens et de personnels médicaux, de vecteurs d'évacuation sanitaire ou de ravitaillement en vivres pour les populations. Une fois sur place, ils ont transporté les personnels et matériels nécessaires à la gestion de cette crise entre les différentes îles.

En Guyane, le centre médical interarmées de Cayenne a accueilli de nombreux patients covid-19. Les régiments basés localement et le régiment du service militaire adapté (RSMA) ont été fréquemment sollicités pour des missions de logistique ou d'escorte des convois approvisionnant les zones les plus isolées. Les RSMA ont également été mis à contribution à Mayotte et à La Réunion.

Je tiens à saluer la mobilisation de tous ces personnels, aussi bien locaux qu'originaires de la métropole. C'est grâce à leur implication et au travail remarquable de nos soignants militaires et civils que la majorité de nos territoires d'outre-mer affichent aujourd'hui une situation sanitaire sous contrôle, même si des difficultés subsistent en Guyane et à Mayotte.

C'est à Mayotte que la situation demeure la plus instable : l'île est en déficit de personnels soignants, doit faire face simultanément au covid-19 et à la dengue et est caractérisée par un contexte économique, social et sécuritaire éprouvé. Des moyens significatifs ont donc été déployés : le Mistral y a apporté de nombreux renforts militaires afin d'approvisionner la population en vivres et en matériels médicaux, tout en prévenant les débordements ; par ailleurs, une partie de l'élément militaire de réanimation (EMR) auparavant installé près de l'hôpital de Mulhouse, est désormais déployée près du centre hospitalier de Mayotte.

Il est particulièrement important pour nos outre-mer d'effectuer un retour d'expérience le plus complet possible de l'opération Résilience. Cela permettra notamment de mieux faire face, par la suite, aux risques non sanitaires touchant ces territoires, tels que l'activité sismique et volcanique ou encore les ouragans. J'en veux pour preuve les repérages de sites potentiels de « plageage », c'est-à-dire de sites adaptés à un débarquement, effectués par nos bâtiments et aéronefs, en parallèle de leurs missions Résilience, afin de préparer la saison cyclonique.

Général, colonel, commandant, je tiens, au nom de la commission, à vous remercier pour l'ensemble de vos actions, qui ont permis de protéger nos territoires d'outre-mer face à cette crise qui les menaçait gravement, et d'y marquer la présence et le soutien continus de la métropole aux habitants de ces départements.

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