Je suis heureuse d'accueillir le général Patrick Henry dans le cadre du cycle de réflexion que nous avons organisé pour préparer notre commission au débat à venir sur l'actualisation de la loi du 24 juillet 2015 relative au renseignement.
Général, vous êtes à la tête de la sous-direction de l'anticipation opérationnelle (SDAO) à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) depuis août 2020. Le service que vous dirigez, créé en décembre 2013, appartient à la direction des opérations et de l'emploi, l'un des trois piliers de la DGGN. La SDAO appartient au second cercle de la communauté du renseignement. Elle se consacre exclusivement au renseignement, qu'elle centralise et analyse en temps réel, et anime toute la chaîne fonctionnelle chargée du recueil du renseignement dans la gendarmerie, en liaison étroite avec le service central du renseignement territorial (SCRT) qui relève de la direction générale de la police nationale. Comment fonctionne la sous-direction et quels sont ses champs d'intervention ? Comment se fait l'articulation avec les autres services de renseignement, le SCRT en particulier ?
Quel regard portez-vous sur la loi de 2015 ? Vous donne-t-elle tous les moyens dont vous avez besoin ? Quels aspects du texte peuvent être améliorés ?
Nous avons tous été meurtris par l'assassinat de trois gendarmes à Saint-Just, le 23 décembre dernier. La dangerosité du tireur, qui possédait des armes et faisait partie de la mouvance « survivaliste », n'avait pas été identifiée préalablement. Quelles conclusions tirez-vous de cette affaire ? Par quels moyens détectez-vous les signaux faibles ? Quelles améliorations pourraient permettre la révision de la loi ? Le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme a fait état devant nous de risques de violences venant l'ultra-gauche comme de l'ultra-droite survivaliste ; quelle est votre vision de ces mouvements ?
Enfin, la gendarmerie nationale est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme sur le territoire. J'évoque à cet égard la mémoire du colonel Arnaud Beltrame, décédé il y a trois ans au cours d'une attaque terroriste à Trèbes, dans l'Aude. Le général Christian Rodriguez l'a souligné la semaine dernière, Arnaud Beltrame était « un preux ». Son sacrifice nous oblige. À travers lui, c'est au courage et à l'engagement sans faille de tous les gendarmes que nous rendons hommage. Vous savez d'ailleurs l'attachement des parlementaires à leurs gendarmes.