Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mercredi 2 juin 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Général, nous avons le plaisir de vous retrouver pour cette audition qui s'inscrira, je n'en doute pas, dans la continuité du dialogue confiant et approfondi que nous avons inauguré avec votre nomination, un dialogue placé sous le signe de la sincérité et de la construction d'une réflexion commune.

Votre présence parmi nous s'inscrit dans le cadre d'un cycle d'auditions sur l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, même si vous avez préféré, vous nous l'avez indiqué, une formulation moins budgétaire et plus soucieuse des finalités opérationnelles des armées, c'est-à-dire, l'adaptation de la LPM aux enjeux stratégiques.

Il y a un an, en juillet 2020, vous traciez devant nous trois scénarios auxquels la France devait se préparer : la possibilité d'un grand conflit ; la dégradation de la situation sécuritaire dans les marges européennes, en Méditerranée et au Moyen-Orient notamment ; et la multiplication des stratégies hybrides et des zones grises. Vous estimiez probable que les deux derniers se combinent à des degrés divers et nous incitiez à poursuivre les efforts prévus dans la LPM, dont vous rappeliez qu'elle visait dans un premier temps à réparer et à reconstituer, puis, dans un second temps, à construire un modèle d'armée complet, apte au combat dans tous les champs, disposant d'une masse suffisante, d'une organisation, d'un statut, de ressources et de capacités qui lui permettent d'assumer toutes ses fonctions, dans la guerre comme dans la crise. Un an plus tard, cette analyse me semble toujours d'actualité.

Avons-nous complété nos capacités, remédié à nos carences, renforcé notre cohérence ? Sommes-nous en état d'assumer désormais les rapports de force et, si nécessaire, de combattre dans tous les espaces ? La ministre des Armées, lors son intervention du 4 mai devant notre commission, a mentionné trois axes d'ajustements dans le cadre de l'actualisation de la LPM : en premier lieu, la détection, avec le renforcement de nos capacités défensives et offensives, notamment dans les champs du cyber et du numérique ; en deuxième lieu, la protection contre les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC), la santé et la lutte anti-drones ; en troisième lieu, l'entraînement et la préparation opérationnelle, notamment dans la perspective de conflits plus durs. Quel regard portez-vous sur le travail de déclinaison de ces ajustements ? Que faut-il accélérer ? Quelles priorités doivent être retenues ? Vous avez été un des premiers à alerter des dangers, pour notre armée, à vouloir rechercher à tout prix l'efficience, parfois au détriment de la résilience, et à subir la contrainte économique. Ces menaces vous semblent-elles écartées ? Sommes-nous en train de gagner la bataille des compétences dans tous les domaines ?

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