Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 9h05
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Mes chers collègues, je suis heureuse d'accueillir le général de division Philippe Susnjara, chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), pour poursuivre nos auditions nous permettant d'évaluer l'action conduite par le Gouvernement en Afghanistan en août dernier.

Nous avons déjà consacré deux auditions à cette opération, respectivement avec la ministre Florence Parly et l'ambassadeur David Martinon. Ces auditions nous ont donné l'occasion de mieux percevoir les enjeux politiques et diplomatiques en Afghanistan, mais il nous manquait le point de vue purement militaire. Vous êtes le mieux placé, général, pour en parler en votre qualité de chef du CPCO. Un grand merci, donc, de votre présence aujourd'hui parmi nous pour évoquer les modalités précises de l'opération Apagan, qui s'est déroulée entre Kaboul, Abou Dabi et Paris du 15 au 27 août dernier.

Je crois qu'il n'est nul besoin d'attendre la fin de cette audition pour vous exprimer la reconnaissance des représentants de la nation et nos félicitations pour la façon dont cette opération a été planifiée et conduite, dans des conditions qualifiées par la ministre d'« incroyablement complexes ». Elle a constitué « un défi opérationnel et logistique » hors du commun. Ce fut un succès qui a permis d'évacuer vers Paris 2 834 personnes, dont plus de 2 600 Afghans.

L'opération Apagan, je le rappelais au début de mes propos, a débuté le 15 août lorsque les talibans, à la surprise générale, se sont emparés en quelques heures de Kaboul. Elle avait d'emblée un horizon limité puisque les Américains avaient annoncé leur retrait total pour le 31 août. Nous aimerions connaître la façon dont l'opération a été anticipée et planifiée avant même le début de sa mise en œuvre. Dans quels délais avez-vous pu travailler, à partir de quels renseignements et en lien avec quels alliés ?

Une fois l'opération lancée, quelles ont été les missions précises des forces déployées en Afghanistan et aux Émirats arabes unis ? Comment se sont-elles coordonnées avec l'ambassade de France, nos alliés et les groupes armés présents sur place, y compris avec les talibans ?

En outre, comment les militaires ont-ils pu regrouper, identifier, trier et faire entrer dans l'aéroport les personnes susceptibles d'être évacuées, au milieu de ce qui semblait ressembler – peut-être à tort – à un chaos ?

Nous souhaitons également vous interroger sur le retour d'expérience (RETEX) tiré de cette opération. Chacun a compris le rôle fondamental de nos capacités aériennes et de la performance du couple A400M - A330 MRTT, ainsi que le rôle majeur joué par la base 104 située aux Émirats arabes unis, mais sans doute nous en direz-vous un peu plus.

Nous aimerions aussi connaître l'analyse que vous faites a posteriori des relations civilo-militaires tout au long de la crise.

Enfin, nous serions intéressés par les leçons que vous tirez de nos relations avec nos partenaires, américains d'abord, européens ensuite. Alors que de nombreux États européens semblent avoir souffert de l'unilatéralisme américain et d'un manque cruel d'anticipation, quel bilan tirez-vous de votre côté ?

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