Le sort des harkis et de leurs familles est un épisode douloureux de l'histoire de France. Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux ont été tués dans des conditions atroces après le 19 mars 1962. Entre 85 000 et 90 000 personnes, en comptant les femmes et les enfants, ont certes pu se réfugier en France, mais elles ont été accueillies – ou plutôt parquées – dans des conditions parfois indignes, ignorées de la plupart de nos compatriotes.
Le président Jacques Chirac et ses successeurs ont mis fin à l'ignorance et au silence, et entamé le processus, qui n'est pas terminé, de reconnaissance et de réparation. Je pense notamment à la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés et à la loi du 7 mars 2012 relative aux formations supplétives des forces armées, dite loi Couderc.
La réparation n'est pas complète : les auditions des représentants des associations de harkis, de descendants de harkis et de leurs familles l'ont montré. Il reste de trop nombreuses zones d'ombre. La reconnaissance des sacrifices accomplis n'a pas été suffisante. Surtout, il faut aller au fond de la réparation.
Les députés du groupe Les Républicains accueillent très favorablement le projet de loi, mais seront attentifs à ce que l'on utilise les bons mots pour décrire les atrocités qui ont été commises à l'égard des harkis et de leurs familles. C'est une condition de la réparation.
Celle-ci doit aussi se traduire par des mesures financières – cela doit être dit –, qui prennent en compte l'intégralité des périodes pendant lesquelles les harkis et leurs familles ont été parqués dans des conditions indignes en France. Le choix des dates est important : nous défendrons des amendements sur ce point. Il faut également que le montant des réparations soit suffisant.
Nous abordons l'examen de ce texte avec une position de principe favorable mais nous serons vigilants lors de la discussion des articles.