Nous recevons chaque semestre un excellent document détaillant la position française sur les sujets européens d'actualité. Dans le chapitre « Action communautaire pour l'Europe et la défense », on peut lire : « Le Président de la République avait exprimé le souhait que soit créé, à terme, un budget de défense commun. Dans cette optique, la France soutient le Fonds européen de la défense, dont le budget devra en outre bénéficier à l'industrie française, contribuer à la relance économique post-covid-19 et renforcer l'autonomie stratégique européenne. La France reste vigilante à ce que la participation des entités contrôlées par des États tiers ne puisse être envisagée qu'au cas par cas et dans le cadre de conditions et garanties strictes. » Je ne comprends pas cette dernière phrase. Est ensuite détaillée la position des partenaires : « Globalement, la nécessité de renforcer la défense européenne est reconnue par l'ensemble des États membres. Cependant, le développement d'un volet communautaire de la défense européenne a fait l'objet de divergences de vues entre les États membres. Un premier groupe d'États est désireux de renforcer l'ambition générale sur la défense, quand d'autres souhaitent en rester à l'existant. La France est en tête des premiers, soutenant une ambition forte pour le Fonds européen de la défense et un approfondissement de l'autonomie stratégique européenne avec l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la République tchèque et, dans une moindre mesure, la Grèce et Chypre. Les seconds, parmi lesquels se trouvent la Pologne, la Lituanie, la Lettonie ou encore les Pays-Bas, adoptent généralement cette position parce qu'ils privilégient l'OTAN, sont soucieux de préserver leur souveraineté ou perçoivent peu de perspectives de retombées industrielles. »
J'ai trouvé, Madame la ministre, que vous faisiez preuve d'un très grand optimisme. Vous avez insisté plusieurs fois sur l'importance du partenariat transatlantique et de la déclaration conjointe des présidents Biden et Macron. Vous vous êtes félicitée d'une immense avancée historique dans les relations que nous entretenons avec les États-Unis. À la fin de votre propos liminaire, vous avez cependant affirmé que souveraineté et naïveté ne faisaient pas bon ménage. Ne pensez-vous pas que votre optimisme s'apparente à de la naïveté s'agissant des évolutions possibles de nos relations avec les États-Unis dans le cadre de l'OTAN ?